Rhodia chimie -- Saint-Fons (Rhône) : Le projet Coleop'Terre vole bas10/08/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/08/une2245.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Rhodia chimie -- Saint-Fons (Rhône) : Le projet Coleop'Terre vole bas

Rhodia va démarrer début 2012, sur le site de Rhodia Chimie à Saint-Fons, un nouvel atelier. Dans cet atelier seront recyclées des poudres de luminophores issues notamment des lampes usagées basse consommation afin de récupérer des « terres rares » (lanthanides), qui pourront être réutilisées. C'est le projet Coléop'Terre.

Dans un premier temps, une vingtaine d'emplois devraient être créés entre Saint-Fons et La Rochelle (qui se partageront ce recyclage), ce qui n'est évidemment pas beaucoup, comparé aux centaines d'emplois que Rhodia a supprimés ces dernières années. À l'usine de Saint-Fons elle-même, Rhodia est en train de vendre l'atelier de production de l'aspirine à Novacap.

Rhodia présente ce projet comme une illustration de ses préoccupations écologiques et se veut le champion de la « chimie durable », reprenant les termes à la mode. Cependant, dans cette affaire, les motivations de Rhodia sont beaucoup plus... terre à terre. Car si Rhodia se lance dans ce recyclage, c'est parce qu'il y trouve un intérêt financier.

En effet c'est la Chine qui est actuellement le premier producteur mondial de terres rares. Mais depuis une dizaine d'années, elle a décidé de mettre en place des quotas sur ses exportations, quotas qu'elle a encore réduits en 2010 de 40 % par rapport à 2009. Cela a considérablement fait grimper les prix, ce qui a provoqué une recherche de l'exploitation des terres rares dans d'autres pays, notamment l'Australie, mais aussi la recherche de procédés de recyclage des terres rares, car c'est devenu maintenant rentable. Le PDG de Rhodia, Jean-Pierre Clamadieu, dans une interview au journal Le Monde en janvier, ne s'en cachait pas.

Lors de la réunion du Comité d'hygiène et de sécurité de l'usine de Saint-Fons, les militants, qui évidemment étaient favorables à la venue de nouveaux ateliers et de quelques emplois, ont cependant manifesté leur inquiétude quant aux conditions de travail, considérant les réponses de la direction trop imprécises. Car, comme dans la plupart des installations chimiques, il y aura utilisation de produits dangereux. De plus, les lampes basse consommation contiennent du mercure, métal hautement toxique. Ils se sont donc abstenus sur le projet et ont bien l'intention d'être vigilants et d'obliger Rhodia à assurer une sécurité maximale dans le nouvel atelier.

Partager