Pôles de compétitivité Rhône-Alpes : Rhodia, Renault Trucks et les autres10/08/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/08/une2245.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Pôles de compétitivité Rhône-Alpes : Rhodia, Renault Trucks et les autres

Les pôles de compétitivité ont été créés par le gouvernement en 2005. Sur 67 retenus à l'époque (71 aujourd'hui), la région Rhône-Alpes en a obtenu une bonne part avec quinze pôles, dont cinq pour l'agglomération lyonnaise.

Les adhérents d'un pôle mènent en commun des projets « à caractère innovant » et beaucoup de ces projets se revendiquent du « développement durable ». En fait, aux côtés d'une multitude de PME-PMI, on trouve dans ces pôles les plus grandes entreprises, qui ont là une possibilité supplémentaire de récupérer des exonérations fiscales et des subventions publiques.

Ainsi, dans Biopôle, on trouve BioMérieux, Mérial, Sanofi Pasteur... Dans Axelera, il y a Rhodia, Arkema, Suez, et dans LUTB (Lyon Urban Trucks & Bus) se retrouvent Renault Trucks et Irisbus. Mais il y a aussi des entreprises et organismes publics comme le CNRS, les universités, l'Inserm, l'IFP, les hôpitaux... ce qui est un moyen aussi de mettre des chercheurs du public au service des entreprises privées. Car ce sont ensuite les entreprises qui exploiteront les brevets, déposés en grande partie grâce à l'argent public, et qui en retireront les bénéfices.

Les sommes versées par l'État sont importantes, mais également celles versées par les collectivités locales : en 2006, la Communauté urbaine de Lyon avait voté 13 millions d'euros, sur trois ans, pour l'ensemble des pôles de compétitivité qui la concernent. Et dernièrement, fin juin 2011, elle a voté 1,258 million d'euros de subventions à différents projets de plusieurs pôles. Car chaque projet (et il y en a des dizaines) fait l'objet de demandes de subventions à différentes collectivités, ce qui rend particulièrement opaque le budget global de ces pôles, et encore plus la part revenant à chaque entreprise.

Le pôle de la chimie, Axelera, est l'un des plus subventionnés. Parmi ses objectifs : disposer de procédés de fabrication plus propres, utiliser des matières premières renouvelables, recycler tout matériau en fin de vie. Cela tombe bien pour Rhodia, qui travaille dans ces domaines et a des projets de recyclages, et peut ainsi faire financer ses recherches.

Le pôle LUTB est lui aussi l'objet de toutes les attentions financières. Le projet Citybrid, qui vise le développement de solutions de transports hybrides, permet à Renault Trucks, qui se baptise désormais « constructeur de camions responsables », de faire financer ses recherches sur les camions hybrides électriques rechargeables. Et LUTB participe au projet européen Freilot, pour des transports urbains moins polluants, ce qui permet d'ajouter des subventions de l'Union européenne.

Les collectivités ne rechignent pas à verser toutes les subventions demandées, sous prétexte qu'elles seraient génératrices d'emplois, alors qu'elles manquent d'argent pour les services publics dont elles ont la responsabilité, et alors que les plus grosses entreprises auraient largement les moyens de financer leurs recherches elles-mêmes.

Partager