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Leur société
Pénurie de médicaments, mais pas de profits
Quand vous allez chez votre pharmacien, il est possible que celui-ci vous demande de repasser, le temps de commander certains médicaments auprès d'un grossiste-répartiteur. Ce délai est généralement très court, il suffit bien souvent de repasser dans la journée pour obtenir le produit. Mais, de plus en plus souvent, des médicaments sont en rupture de stock et le pharmacien ne peut vous les délivrer rapidement. D'après un article du Parisien du 1er août, « sur les 5 300 médicaments commercialisés en France, entre 160 et 370 sont régulièrement absents des rayons des pharmacies ». Et six pharmacies sur dix seraient confrontées à des problèmes d'approvisionnement quotidiens pour des produits comme des antirétroviraux qui traitent le sida, de l'insuline pour le diabète ou encore des corticoïdes,
Ces ruptures de stock sont directement liées à un système de quotas mis en place par les laboratoires pharmaceutiques pour « rationaliser » leur production, adapter au plus près la production aux ventes réalisées dans chaque pays et donc faire le plus de profits par une politique de flux tendu. Le risque que la demande réelle dépasse le quota et que la pénurie s'installe, les laboratoires le prennent sans aucun problème puisque ce sont finalement les malades qui en feront les frais.
Mais, dans cette course aux profits, il semble que les laboratoires aient trouvé aussi rapaces voire plus rapaces qu'eux. De nouvelles sociétés de distribution au nom évocateur de short liners (linéaires courts) achètent certains médicaments -- et bien sûr les plus chers -- en France, pour les revendre sur des marchés étrangers où ils leur sont payés encore plus cher. Au nom de la libre circulation des marchandises, c'est parfaitement autorisé.
Alors, entre les laboratoires qui fabriquent en flux tendu et les grossistes répartiteurs qui n'hésitent pas à vendre ailleurs plus cher, c'est toujours la recherche du profit maximal qui prime, y compris aux dépens de la santé des malades.