Au terme d'une enquête commencée en 2002, une vingtaine d'hommes d'affaires et de hauts diplomates comparaîtront devant un tribunal, ainsi que Charles Pasqua, ancien ministre de l'Intérieur, et Christophe de Margerie, actuel PDG de Total.

Il s'agit de l'affaire de corruption qui a marqué le programme de l'ONU « Pétrole contre nourriture ». Créé en 1996, ce programme permettait à l'Irak de Saddam Hussein, alors soumis à un embargo catastrophique pour sa population, de vendre des quantités limitées de pétrole pour acheter des produits de première nécessité. Cependant, l'ancien dictateur pouvait choisir avec qui il faisait affaire. Pour obtenir le pétrole ou vendre leurs produits, des trusts ont donc versé des pots-de-vin, avec la complicité des diplomates et des hommes politiques liés à la dictature irakienne.

Pour Pasqua, déjà mis en cause dans de précédentes affaires (Elf en 1989-1993 et les ventes d'armes à l'Angola en1993-1995), c'est presque la routine et, comme les autres fois, il clame qu'il n'est au courant de rien. Quant au PDG de Total, il a déjà été mis en examen pour une affaire identique de contrat gazier en Iran.

Le gouvernement français a demandé que Pasqua et le PDG de Total bénéficient d'un non-lieu. Une façon claire et nette de montrer que la corruption et les affaires, mêmes très sales, ne sont que routine chez ces gens-là.