En pleine saison estivale, alors que les conditions climatiques sont favorables aux cultures, il est impossible d'acheter des fruits et légumes à un prix abordable, que ce soit sur les marchés ou en grande surface. Sans parler de tous les autres produits alimentaires de base dont les prix ont grimpé ces derniers mois.

Les prunes et les mirabelles sont en abondance, mais le consommateur les paie deux, voire trois euros le kilo, de même que les pêches. Et trouver des melons à moins d'un euro pièce tient de la gageure, alors que les producteurs se plaignent de les vendre à perte à 30 centimes. Il en va de même pour les produits maraîchers, salades, courgettes, oignons, etc., dont le prix reste élevé.

S'ils veulent écouler l'ensemble de leurs récoltes, les petits producteurs de fruits et légumes doivent passer par les grands distributeurs (Casino, Carrefour, Leclerc...). Or ceux-ci prennent prétexte de l'abondance des produits pour leur imposer de casser leurs prix. Mais, à l'autre bout, les consommateurs n'en bénéficient pas. C'est ce que montrait une récente enquête de l'Observatoire des prix et des marges des produits alimentaires : que les prix agricoles baissent ou montent, les marges des distributeurs restent très élevées, en moyenne de 35 à 59 %. Et sur certains produits qui n'exigent que peu de transformation, telles les laitues ou les bananes, elles dépassent même les 100 % du prix d'achat.

Les alchimistes essayaient vainement de transformer le plomb en or. Les gros distributeurs ainsi que les industriels de l'agro-alimentaire y parviennent aisément avec la nourriture, au détriment des petits producteurs et des consommateurs.