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- Lutte ouvrière n°2243
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Dans les entreprises
RZF -- Aramon (Gard) : La solidarité a payé !
Spécialisé dans la sélection, la production et la commercialisation de semences potagères, la filiale française de la société hollandaise RZF (Rijk Zwaan-France), située à Aramon dans le Gard, ne prend pas de gants avec les travailleurs.
La direction a récemment convoqué une ouvrière en vue de son licenciement, alors qu'elle était en maladie. Cela est d'autant plus choquant que le travail dans les serres ou en plein champ est particulièrement pénible. Dans les serres, la température peut atteindre 40°. Tous les ouvriers sont usés ; ils ont des problèmes de dos, de tendinites, et rares sont ceux qui n'ont pas été opérés pour ces affections du travail.
Les salariés de RZF ont donc été profondément choqués lorsqu'ils ont appris le 8 juillet qu'une de leurs collègues ouvrières, présente depuis bientôt quinze ans dans l'entreprise, appréciée de tous et ouvrière professionnelle irréprochable, était licenciée tout simplement à cause de son absence depuis deux mois pour raison de santé.
Questionné, le directeur n'a eu qu'une seule réponse : « Je n'ai aucun commentaire à faire... » Lundi 18 juillet, lors de l'entretien, la direction prétendait que l'absence de cette ouvrière perturbait gravement le bon fonctionnement de l'entreprise et qu'il fallait donc procéder à son remplacement définitif, c'est-à-dire à son licenciement ! Une trentaine d'ouvriers et d'employés sont restés massés devant la porte pour accompagner leur camarade à cet entretien. À l'annonce du verdict de la direction, ce fut la colère et une partie des salariés décidait de cesser le travail dès le lendemain matin.
Devant l'entreprise et sous une pluie battante, les grévistes ont convaincu une grande partie du personnel, dont des cadres, de rester dehors afin d'exiger le retrait pur et simple de la procédure de licenciement. Même ceux qui rentraient ressortaient pour prendre un café et discuter. Les caméras de FR3 étaient aussi là et, à la demande par le journaliste d'un entretien avec la direction, la réponse fut : « Non ! »
Dans la matinée, la direction reculait en annonçant qu'elle proposait la réintégration de la salariée dans un autre service à un poste adapté à son état de santé. Afin de sauver une apparence de fermeté, elle rajoutait un ultimatum : la réponse devait être donnée dans la journée, sinon c'était la porte. Mais il était évident que l'ouvrière sanctionnée acceptait.
La nouvelle de sa réintégration a été accueillie dans l'euphorie générale et tout s'est terminé par un pique-nique collectif géant, cette fois à l'intérieur. Un bon début pour la première grève dans cette entreprise !