- Accueil
- Lutte ouvrière n°2243
- Office national des forêts : Suppressions de postes et suicides
Leur société
Office national des forêts : Suppressions de postes et suicides
Des agents de l'Office National des Forêts (ONF)ont manifesté leur colère lundi 25 juillet à Besançon, après le suicide d'un de leurs collègues en Haute-Saône. C'est le quatrième suicide d'un agent de l'ONF depuis le 20 juin, et le vingt-quatrième depuis 2005.
Interrogé sur ces suicides, le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a déclaré qu'il ne fallait pas établir un « lien immédiat, systématique et un peu rapide entre les suicides et les suppressions de postes ». Et pourtant, le quatrième suicide d'un forestier, dans l'Allier, est intervenu le jour même où le conseil d'administration de l'ONF annonçait la suppression de 600 emplois supplémentaires d'ici à 2016.
Dans les dix dernières années, l'État, dont dépend l'ONF, a déjà supprimé un emploi sur cinq. Alors qu'il y avait 15 000 employés en 1986, ils ne sont plus aujourd'hui que 9 500, dont un tiers sous contrat de droit privé, ce qui augmente la charge de travail par personne.
D'autre part, le gouvernement veut favoriser les activités commerciales et faire du chiffre : les agents interrogés dans la presse disent qu'on leur demande de faire abattre plus d'arbres pour augmenter le chiffre de ventes, et non plus de le faire en fonction des besoins de la forêt. L'administration demande même de démarcher des sociétés privées pour s'occuper des pelouses, tandis que le Trésor public a évoqué la possibilité de déléguer la gestion des forêts communales à des prestataires privés.
Une charge de travail qui augmente, la crainte pour leur avenir, tout cela pèse évidemment sur les travailleurs de l'ONF -- comme pour les autres catégories de travailleurs qui subissent le même sort. Et ce n'est pas en doublant le nombre d'infirmières, qui passera de dix à vingt... sur l'ensemble du territoire, que cela résoudra leurs problèmes. Là comme ailleurs, il faut embaucher massivement afin d'aboutir à des conditions de travail humaines.