Israël : Contre la vie chère, les protestations s'amplifient27/07/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/07/une2243.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël : Contre la vie chère, les protestations s'amplifient

Venus de tout le pays, plusieurs dizaines de milliers d'Israéliens ont manifesté samedi 23 juillet à Tel-Aviv contre le coût élevé du logement dans le pays. Les prix de l'immobilier ont en effet connu une envolée spectaculaire : à Tel-Aviv, les loyers ont ainsi augmenté de 73 % en l'espace de six ans ! Dans ces conditions, trouver un logement décent à un prix raisonnable, quand on est étudiant ou que l'on gagne un bas salaire, est devenu mission impossible.

Cette situation de pénurie de logements à des prix abordables, de carte blanche donnée aux spéculateurs fonciers, etc., est le résultat de la politique de tous les gouvernements depuis des années, de celui de Benjamin Netanyahou comme de ses prédécesseurs travaillistes, qui n'ont cessé de consacrer une part croissante du budget aux dépenses militaires (qui atteignent aujourd'hui 7 % du PIB, contre 2 à 3 % dans la plupart des grands pays occidentaux), au mur érigé pour séparer Israël et la Cisjordanie, ou à la construction continue de logements et d'infrastructures dans les colonies israéliennes de Cisjordanie. Et bien sûr toutes ces dépenses, en augmentation constante, ont été financées par des coupes dans les autres postes budgétaires, en particulier les dépenses sociales.

La mobilisation a commencé il y a deux semaines lorsqu'une jeune femme de 24 ans a dû déménager parce qu'elle ne pouvait pas faire face à l'augmentation abusive du loyer de son petit appartement de Tel-Aviv. Indignée, elle a alors lancé un appel sur Internet, appelant les Israéliens à s'installer dans des tentes sur le terre-plein du boulevard Rothschild, un des plus huppés de la ville. À sa grande surprise, en quelques jours, des jeunes ont répondu à son appel et le mouvement a fait tâche d'huile dans les principales villes du pays. Et il a d'autant plus rapidement gagné en popularité que, récemment, un autre mouvement de protestation a contraint le gouvernement à reporter une hausse des taxes sur les carburants. Un appel au boycott a même abouti à la baisse du coût d'achat du fromage blanc, ou des produits de base du régime alimentaire israélien.

Il y a longtemps qu'il n'y avait pas eu de protestation sociale importante en Israël, et même si le mécontentement actuel a des limites, il est réconfortant de voir une partie de la population se mobiliser ainsi. À un moment ou à un autre, c'est d'abord elle qui peut refuser de faire éternellement les frais de la politique guerrière de ceux qui la gouvernent.

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