Chili : 2 400 mineurs en grève pour les salaires27/07/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/07/une2243.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Chili : 2 400 mineurs en grève pour les salaires

Près de 2 400 travailleurs de la plus grande mine privée de cuivre au monde, La Escondida, perchée à 3 100 m d'altitude et située à près de 1 400 km de Santiago, au nord du Chili, sont en grève depuis jeudi 21 juillet, principalement pour une prime de production de 10 800 dollars net par an (7 500 euros).

D'abord décidé pour 24 heures, le mouvement a tout de suite arrêté la production de la mine et paralysé jusqu'aux installations de chargement du minerai dans les bateaux au port le plus proche. Puis, vu l'attitude de la direction de la mine, qui n'envisage de n'accorder que 6 000 dollars brut et parle même de grève illégale, faisant planer sur les grévistes la menace de licenciements, les mineurs ont décidé de le transformer en grève illimitée.

La Escondida appartient à 57,5 % au géant anglo-australien BHP Billiton. À elle seule, elle produit 3 000 tonnes par jour, plus de 1,1 million de tonnes par an, près de 7 % de la production mondiale et presque le cinquième de celle du Chili (5,6 millions de tonnes annuelles).

Les mineurs sont en colère parce que leur prime de production a baissé ces dix derniers mois, passant de 300 000 pesos mensuels à 90 000 (de 650 dollars à 195), alors que le prix du cuivre, lui, a plutôt tendance à monter. La direction se plaint de perdre 30 millions de dollars par jour du fait de la grève, sans même réaliser qu'elle montre, en avouant ces chiffres, qu'elle est tout à fait en mesure de satisfaire la revendication des mineurs. Un de leurs dirigeants syndicaux a même évalué son coût à 0,58 % seulement de ses profits.

Les mineurs dénoncent aussi, entre autres, un système de télésurveillance de type policier, de mauvaises conditions de travail qui provoquent un taux élevé de maladies graves, comme des cancers, et de ne pas pouvoir bénéficier de congés tous les jours fériés.

Il est à noter que ce mouvement a éclaté dix jours après une grève d'avertissement de 24 heures de 17 000 travailleurs de Codelco, entreprise d'État plus grande productrice de cuivre au monde (11 % de la production mondiale), contre un plan de réorganisation que ces travailleurs voient comme le prélude à des mesures de privatisations.

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