À la Caisse d'allocations familiales de Meurthe-et-Moselle, quatre techniciens conseils embauchés en CDI depuis plus de deux ans viennent d'être licenciés pour une prétendue insuffisance professionnelle. La direction leur reproche de ne pas traiter suffisamment de dossiers d'allocataires. En réalité, elle veut faire un exemple. En sacrifiant ces jeunes techniciens, elle fait planer une menace sur l'ensemble des salariés qui, pour une raison ou une autre, n'atteindraient pas leurs objectifs de production.

Face à la crise et à la demande sociale grandissante, la CAF cherche à faire des économies. Au lieu d'embaucher, elle « rationalise », « mutualise », voire « externalise », pour mieux réduire les effectifs. Et comme la quantité de travail augmente quand même, elle augmente la pression sur chacun.

La colère des travailleurs de la CAF face à cette politique inique s'est exprimée lors d'un débrayage d'une heure appelé fin juin par l'intersyndicale CGT-CFDT-FO, auquel plus de la moitié de l'effectif a participé. Mais les vacances limitent la possibilité d'une réelle mobilisation et, après plusieurs débrayages et des distributions de tracts aux allocataires, le mouvement a été suspendu jusqu'à la rentrée.

Face à une direction hautaine, le sentiment d'impuissance des salariés gagne parfois sur leur révolte. Mais la direction continue de jeter de l'huile sur le feu et l'indignation s'accumule.