Aide d'urgence aux plus démunis : Plus de personnes à la rue et moins d'aides27/07/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/07/une2243.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Aide d'urgence aux plus démunis : Plus de personnes à la rue et moins d'aides

La démission de Xavier Emmanuelli, fondateur et président du Samu social de Paris depuis 1993, faisant suite aux protestations du personnel du Samu et de plus de trente associations, a mis en lumière la politique de restriction de l'État vis-à-vis des plus démunis. En mai dernier, le gouvernement a en effet annoncé des réductions drastiques du budget alloué à l'hébergement d'urgence, en particulier la suppression du financement de 4 500 nuits d'hôtel par le Samu social.

Le Samu social, créé pour secourir les personnes sans logis, s'occupe, en plus des « maraudes », des rencontres avec les SDF et aussi du 115, ce numéro d'appel gratuit que les personnes qui se retrouvent sans domicile peuvent composer pour obtenir un hébergement. En 2009, les équipes mobiles du Samu social ont effectué près de 40 000 « rencontres » et le 115 a répondu à plus de 400 000 appels. C'est dire le nombre de personnes qui se retrouvent brutalement sans rien, sans même un toit.

Financé à 92 % par l'État, le Samu social subit, comme la plupart des associations depuis des années, la politique d'économies du gouvernement dans ce domaine. Mais ces derniers mois l'aide aux plus démunis est devenue encore plus difficile, voire impossible. Le financement de l'hébergement en hôtel a ainsi été amputé de 25 %. Le 30 juin dernier, c'est le seul centre d'hébergement en hôtel accueillant des femmes, le centre Yves-Garel, situé dans le 11e arrondissement de Paris, qui a été fermé.

D'après une enquête de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS), sur 1 701 demandes faites auprès du 115 hors Paris en une seule journée, les deux tiers n'ont pas donné lieu à un hébergement et « la principale raison évoquée pour expliquer le refus était le manque de places disponibles ». L'enquête montre en outre que dans 81 % des cas, la réponse négative a concerné des couples avec enfants.

Le secrétaire d'État au Logement, Benoist Apparu, a eu le culot de répondre que le gouvernement défendait « une nouvelle stratégie » basée sur le « principe du logement d'abord », qui ne serait « pas forcément totalement partagé par Xavier Emmanuelli », celui-ci étant dans la logique de l'aide d'urgence ! Mais en fait les possibilités de logement d'urgence sont supprimées sans que les fameux logements définitifs soient là, au point que maintenant des familles se trouvent réduites à solliciter un hébergement dans les services d'urgence des hôpitaux. Ainsi, à l'hôpital Robert-Debré à Paris, il n'y avait que quatre ou cinq demandes de ce type il y a un an, et aujourd'hui cinq par semaine.

La « stratégie » du gouvernement des Apparu et Pecresse est d'abord de faire des économies aux dépens des plus pauvres, quitte à les laisser dans la rue.

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