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- Lutte ouvrière n°2242
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Primaires du PS : Les dirigeants socialistes nous promettent l'austérité pour 2012
La date limite pour le dépôt des candidatures à la primaire socialiste étant passée, on connaît désormais la liste des postulants. En fait, ces derniers avaient eu déjà l'occasion de se faire entendre, et surtout de se montrer sous toutes les coutures.
La compétition est donc officiellement lancée. En particulier entre les deux favoris, François Hollande et Martine Aubry, chacun marquant l'autre. Dès leur premier échange, c'est à qui saurait se montrer le plus responsable, mais non pas vis-à-vis de l'électorat traditionnel des socialistes, les salariés et les classes populaires. Ils considèrent que cet électorat leur est automatiquement acquis. Ceux qu'ils ont voulu rassurer sont les milieux d'affaires, les banquiers et autres spéculateurs à grande échelle. Hollande et Aubry ont l'un après l'autre déclaré qu'ils respecteraient les engagements de la France, c'est-à-dire de la droite actuellement au gouvernement, à réduire son déficit à 3 %, norme fixée par l'accord de Maastricht, entre les États membres de l'Union européenne, et cela dès 2013.
Ainsi donc les dirigeants socialistes s'engagent à rembourser la dette que la droite a contribué à creuser, pour multiplier dons et faveurs aux milieux d'affaires. On passe l'éponge, on efface la note et on repart à zéro, en quelque sorte.
Au menu donc, si Aubry ou Hollande l'emportait en 2012, ce serait l'austérité, dès leur élection, à la différence de ce qui s'était passé en 1981, lors de l'élection de Mitterrand et d'une majorité socialiste à l'Assemblée nationale. Il avait fallu alors un an, pour voir en 1982 le gouvernement Mauroy mettre en place son plan dit de rigueur, pour éviter de parler d'austérité.
Les dirigeants socialistes déclarent aussi qu'ils supprimeront tout ou partie des niches fiscales qui permettent aux plus riches d'échapper à l'impôt. Ils oublient de dire qu'une partie de ces niches ont été mises en place par des gouvernements socialistes. Mais même s'ils décidaient de s'en prendre aux niches des riches - ce qu'ils n'ont jamais osé faire quand ils étaient en situation de le décider - cela se résumerait à enlever à certains pour donner à d'autres, à supprimer des privilèges à certains pour rembourser à d'autres, aux banquiers et aux spéculateurs planétaires, sur les dettes des États. Au final, il s'agirait seulement d'un transfert de riches à riches.
Quant aux classes populaires, elles sont prévenues, elles devront continuer à se serrer la ceinture.
Où est donc la promesse de changement ?