Les chômeurs de Thonon-les-Bains, en Haute-Savoie, ont eu la mauvaise surprise d'apprendre qu'il serait difficile voire impossible d'inscrire leur enfant à la cantine des écoles municipales, pour la rentrée de septembre. Décision particulièrement humiliante : le parent demandeur d'emploi devra dorénavant fournir un justificatif de présence à une formation ou à un entretien d'embauche pour que son enfant puisse peut-être manger à la cantine, dans la mesure des places disponibles ce jour-là. Comme le dit un parent chômeur : « Je rends déjà des comptes à Pôle emploi, je n'ai pas envie d'en rendre en plus à la mairie. »

La raison avancée par le maire UMP de Thonon-les-Bains est le manque de place. Selon lui, 452 repas par jour ont été servis en moyenne en 2010 par les cantines de la commune, contre 440 en 2000. Mais d'après le Dauphiné Libéré il y en avait 780 en 2006 et, entre 2006 et 2011, les cantines ont perdu 204 inscrits

Et de toute façon, même s'il y avait une réelle augmentation des inscrits, la capacité d'accueil des cantines peut être augmentée, ne serait-ce qu'en faisant des services supplémentaires, comme dans certaines écoles. D'autant que la mairie se vante, dans son dernier journal municipal, d'avoir des finances saines et de n'avoir jamais autant investi !

D'autres communes, comme celle d'Épône dans les Yvelines, ont pris le même type de mesures.

S'attaquer aux chômeurs, leur rendre la vie et l'accès aux services publics toujours plus difficiles, laisser entendre qu'ils sont des fainéants et des assistés

les mesures et la démagogie anti-pauvres se multiplient du côté de la droite.