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- Lutte ouvrière n°2241
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NGK à Baudour (Hainaut) : La grève pour les salaires fait reculer la direction
Après un mois de pression et trois jours de grève, les ouvriers de NGK font reculer la direction en obtenant une augmentation de salaire de 30 à 40 euros par mois, des primes pour un montant total de 640 euros et divers autres avantages salariaux.
Sur le site du groupe japonais NGK, à Baudour, sont fabriqués des composants céramiques pour pots catalytiques. Il emploie 190 ouvriers et 60 employés.
Le mécontentement couvait depuis 2009, lorsque la direction avait imposé le gel des salaires, en invoquant la crise. Les ouvriers ont en outre subi d'importantes périodes de chômage partiel indemnisé.
Lorsque les travailleurs ont constaté que l'entreprise avait réalisé de beaux profits durant cette période, la température est montée rapidement. D'autant qu'on pouvait constater que les volumes de production augmentaient constamment.
La direction a accordé alors une prime unique de 700 euros. Mais les travailleurs réclamaient une vraie augmentation salariale. Un cahier de revendications se mit à circuler, à l'initiative des ouvriers. Ils réclamaient non seulement le payement de la prime de 700 euros mais en plus des augmentations de salaire. Une autre revendication concernait le droit à la préretraite à partir de 58 ans.
Les permanents syndicaux, qui s'efforçaient de modérer le mouvement en substituant leurs propres propositions à la place des revendications des ouvriers, furent sommés sans ménagement de cesser les négociations avec la direction. Le permanent du syndicat chrétien (CSC), qui ne voulait pas entendre ces mises en gardes, dut s'éclipser face à la colère grandissante.
Finalement, le mercredi 29 juin, les ouvriers de l'équipe du matin décidèrent de démarrer la grève. Leurs camarades de l'équipe suivante les rejoignirent.
Le jeudi 30, les organisations syndicales firent voter chaque équipe sur la continuation de la grève. De nombreux grévistes étaient mécontents que les organisations syndicales poursuivent les négociations avec la direction sans les consulter et protestaient avec colère contre une consultation à bulletins secrets. Le dépouillement révéla un rejet des propositions patronales à 90 %, malgré de nouvelles concessions de la direction. Devant ce résultat, la direction concéda donc des avantages pour les travailleurs proches de la préretraite : cotisation patronale à l'épargne, pension augmentée de 68 à 75 euros mensuels ainsi que la garantie d'accorder la préretraite à 58 ans
Cette proposition fut encore rejetée à 53 %.
Les délégués firent alors eux-mêmes la proposition aux grévistes de reprendre le travail contre une seconde prime de 150 euros, que la direction s'empressa d'accorder. Finalement, sur la base de ces résultats, les ouvriers mirent fin à leur grève.
Le travail a repris mais avec un sentiment de fierté et de satisfaction d'avoir arraché des concessions à la direction.