La Poste - Centre Financier de Bordeaux : La direction, contre les usagers et contre les agents13/07/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/07/une2241.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste - Centre Financier de Bordeaux : La direction, contre les usagers et contre les agents

Lundi 4 juillet, près de 400 agents du centre financier de La Poste ont fait un jour de grève contre PSC, le Projet service client, nom bien hypocrite de la dernière réorganisation en cours des 19 centres financiers du pays.

Le problème de la direction est d'afficher une rentabilité, des bénéfices encore à la hausse. Elle a déjà supprimé pour cela des milliers d'emplois dans les centres financiers ces dernières années. Et elle veut mutualiser les services entre centres pour pouvoir encore réduire le nombre d'emplois. Le but du Projet service client est donc de casser toute l'ancienne organisation des services et des métiers, d'imposer à tous ces agents de changer de métier, de méthode de travail, de faire moins de réponses écrites mais d'expédier les clients en leur répondant le plus vite possible au téléphone...

L'objectif étant de réaliser « 20 à 30 % de gains de productivité », c'est-à-dire des milliers d'emplois supprimés.

En attendant, à Bordeaux, qui est pourtant un des derniers sites à passer dans cette nouvelle organisation, cela se traduit pour les agents par... une désorganisation totale, le sentiment d'être méprisés et un surcroît de travail et de stress, car rien ne fonctionne. Du coup, des dizaines de milliers d'opérations que la direction ne juge pas prioritaires sont en « reste », c'est-à-dire ne sont pas exécutées et sont mises en attente. Il s'agit de clôtures de compte ou de courriers sans réponse, avec parfois des conséquences dramatiques pour les usagers. Par exemple des personnes âgées qui ont besoin d'un certificat de la Banque postale pour obtenir l'aide personnalisée d'autonomie ont leur dossier bloqué ou rejeté par défaut de ce document reçu dans les temps. D'autres usagers, qui ont demandé d'interdire des prélèvements automatiques sur leur compte, sont prélevés quand même, avec les conséquences qu'on imagine pour les petits comptes, parce que personne n'a eu le temps de faire l'opération. Et même les ouvertures de compte, estimées prioritaires, ne sont plus traitées dans les délais.

Les agents revendiquent des compensations à toutes les nuisances engendrées par ces réorganisations. Ils veulent aussi limiter les heures passées au téléphone et faire respecter leurs anciens horaires. Et ils veulent continuer d'avoir le temps nécessaire et les moyens pour traiter les problèmes des usagers. Tout cela est loin d'être gagné. Mais leur unanimité le 4 juillet montre à la direction que le site bordelais pourrait bien être aussi pilote dans la contestation et engendrer la contagion.

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