Une « flottille pour Gaza » : Contre le blocus israélien qui étrangle les Palestiniens06/07/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/07/une2240.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Une « flottille pour Gaza » : Contre le blocus israélien qui étrangle les Palestiniens

Dix bateaux, avec à leur bord près de 300 personnes de 22 nationalités différentes voulant forcer le blocus imposé par Israël depuis 2008, ont été bloqués en Crète par le gouvernement grec. Un bateau de la flottille a néanmoins réussi à gagner les eaux internationales. À son bord avaient pris place Olivier Besancenot et une députée verte élue au Parlement européen. L'an dernier, un convoi, qui lui aussi voulait gagner Gaza, avait été violemment intercepté par l'armée israélienne. Neuf ressortissants turcs avaient été tués.

Le blocus de Gaza a été imposé après l'offensive militaire d'Israël de décembre 2007, pour s'opposer --expliquaient alors les autorités israéliennes-- aux tirs de roquettes vers Israël. Mais le but poursuivi était en réalité de faire tomber le gouvernement du Hamas à Gaza. Et pour ce faire, les gouvernants israéliens n'ont pas hésité à s'en prendre à toute la population, soit plus d'un million et demi de personnes.

D'après une ONG israélienne, l'économie y est maintenue dans le chaos. Seul un quart des marchandises qui parvenaient auparavant à Gaza peuvent encore le faire. Aujourd'hui, uniquement 150 types de produits sont autorisés par Israël, au lieu de 4 000 auparavant. Quant aux exportations, elles sont presque complètement interdites. Israël refuse de fournir la liste des échanges tolérés : chaque semaine, les autorités militaires décident arbitrairement de ce qui peut circuler ou non.

L'interdiction d'importer porte aussi bien sur les animaux, les engrais et le matériel d'irrigation que sur les jouets ou les feuilles de papier. Les matériaux de construction, comme l'acier et le ciment, sont interdits. Les milliers de maisons et les infrastructures détruites lors de l'offensive israélienne restent donc en ruine.

Le fioul, le gaz et le gazole sont introuvables. Même l'importation de fioul nécessaire à la production d'électricité est insuffisante et conduit à des coupures quotidiennes, pour ceux qui ont encore l'électricité. Le réseau de distribution d'eau, quand il existe, ne peut être entretenu et, depuis la fin de l'année 2009, presque tous les puits sont pollués par de fortes quantités de chlorites et de nitrates. L'agriculture et la pêche sont désormais ruinées et 83 % des usines ont fermé ou travaillent à moins de 50 % de leurs capacités.

Le résultat de tout cela, c'est que les habitants dépendent entièrement de l'aide de l'ONU, qui leur parvient tous les trois mois. En échange de coupons et après des heures d'attente devant les centres de distribution, ils reçoivent un sac de farine, du lait, un peu de viande.

Le gouvernement israélien prétend avec cynisme qu'il n'y a pas de crise humanitaire à Gaza et que les bateaux qui veulent joindre ce territoire aident les « terroristes » palestiniens. La Grèce mais aussi plus largement l'Union européenne et les États-Unis se font les complices de ces mensonges et surtout de cette politique inique.

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