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Dans le monde
Sarkozy et le référendum au Maroc : Un enthousiasme intéressé
Par avance, le 18 juin, Sarkozy avait voté oui au référendum du roi du Maroc Mohammed VI : il avait vu dans le projet de Constitution rien de moins que des « avancées capitales » pour « les libertés publiques », « les droits individuels », tandis que Juppé, ministre des Affaires étrangères, était tombé en pamoison devant un discours royal qu'il avait qualifié « d'historique, visionnaire et courageux ». Au lendemain du vote, Sarkozy en a rajouté, félicitant le roi pour sa démarche prétendument « exemplaire », etc. De telles paroles ont de quoi choquer, face à l'absence de droits démocratiques et syndicaux au Maroc, et elles prêtent aussi à sourire quand on sait que, sur le plan institutionnel, la nouvelle Constitution conserve au roi la haute main sur l'armée, la politique étrangère, la nomination du chef du gouvernement et des ministres, et la possibilité de dissoudre le Parlement.
Alors, pourquoi de tels discours ? En conclusion de ses louanges, le gouvernement français a annoncé qu'il souhaitait que le Maroc soit inclus, aux côtés de la Tunisie et de l'Égypte, dans la liste des pays arabes dits « en transition démocratique ». La décision pourrait être prise lors d'une réunion des pays riches (le G8) en septembre prochain. Ce label ouvre de droit à une aide internationale de 40 milliards de dollars. Or une telle aide bénéficie bien moins à la population des pays concernés qu'aux patrons, français notamment, qui sont sur les rangs pour décrocher des contrats.