Dans ce village ardéchois de 1 300 habitants se trouvent encore des sites industriels du textile. À l'automne dernier, les salariés de l'usine Payen avaient réussi à repousser un plan de licenciements, au prix d'un blocage de l'entreprise de 23 jours.

Mardi 18 juin, les salariés de l'usine Milliken (fabrique de fil industriel de 79 employés) se sont mis en grève et, comme chez Payen, ils ont organisé le blocage du site. Ils réclamaient une augmentation de 90 euros net et la prise en charge de la mutuelle à 100 %. Milliken est un groupe international qui emploie 7 000 personnes. Il a largement les moyens de payer.

Les grévistes en avaient plus qu'assez de toujours devoir consentir des « efforts ». La direction leur a d'abord demandé d'attendre que la crise passe, puis d'attendre que la reprise soit assurée.... Ils n'ont rien vu venir. Ils avaient aussi ras le bol de la pression, de la nécessité de produire toujours plus, des heures supplémentaires ou des RTT travaillées.

C'est pourquoi la grève a été suivie à 100 % par les équipes de nuit et du week-end, et à plus de 90 % par les équipes de jour postées, tous statuts confondus, des ouvriers à la maîtrise. Leur détermination a payé. Lundi 4 juillet, les grévistes avaient le sourire. La direction venait de lâcher et de satisfaire l'intégralité de leurs revendications.