La semaine dernière, 2 500 mineurs retraités et personnels des Caisses régionales de Sécurité sociale des mines (Carmi) manifestaient à Paris à l'appel des cinq fédérations syndicales CGT, FO, CFTC, CGC et CFDT, contre la dégradation de leur situation.

4 500 salariés sont employés dans les organismes de la Sécurité sociale minière, qui regroupe 179 000 affiliés dans ce régime spécial créé en 1946. Il assure aux mineurs et à leurs ayants droit une couverture d'assurance maladie à 100 % (y compris la prise en charge des forfaits et des franchises). Mais avec la fin de l'extraction minière et la politique générale du gouvernement, ce régime subit aussi des remises en cause.

Si en 2001 le gouvernement avait pris acte du retard, à l'époque de 17 %, du montant de la retraite des mineurs par rapport au régime général, il n'avait réaligné pleinement que les mineurs ayant fait valoir leurs droits à la retraite en 2001, en partie ceux partis depuis 1987, et pas du tout les retraités d'avant 1987 ou leurs veuves, qui touchent une pension de réversion de 54 %. Ce sont pourtant ces anciens qui avaient eu les plus mauvaises conditions de travail. Depuis dix ans rien n'a été fait pour corriger cette inégalité.

Quant à leur situation à venir, les familles des mineurs s'inquiètent des modalités qui vont accompagner le reversement prévu de leur régime spécifique dans le régime général de la Sécurité sociale : tout comme les personnels de santé dépendant des Carmi, ils craignent de perdre les avantages de leur convention collective spécifique.

À l'issue de la manifestation devant le ministère de la Santé, Xavier Bertrand n'a pas daigné recevoir les représentants des syndicats. Il s'est contenté de leur envoyer deux collaborateurs qui n'ont fait que de vagues promesses. Les employés et les ayants droit se sont mobilisés à de nombreuses reprises et ils n'entendent pas en rester là.