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Leur société
La refondation sociale de l'UMP : Travailler encore plus pour gagner toujours moins
Hervé Novelli, un des responsables de l'UMP, le parti de Sarkozy, propose de refonder les relations sociales. Pour commencer il s'agirait, après l'éventuelle victoire de Sarkozy à la présidentielle l'an prochain, d'en finir avec les 35 heures. Plus même, d'en finir avec le temps de travail légal défini par la loi.
Pour Novelli, le temps de travail devrait être « négocié » branche par branche, voire entreprise par entreprise, entre syndicats et employeurs. Ainsi, pour ce bon apôtre, les relations sociales ne seraient plus régies par la loi, mais par le contrat.
On imagine facilement ce que seraient les « négociations » entre patron et ouvriers, dans une PME de dix salariés située en bordure d'une friche industrielle, dans une petite ville isolée où le taux de chômage frise les vingt pour cent. Cette « liberté » de négociation se solderait par une dégradation immédiate de la situation de centaines de milliers de travailleurs, puis, de proche en proche, de tous les travailleurs et soumettrait encore un peu plus la vie de la population aux seuls intérêts des patrons.
Le mouvement ouvrier s'est battu, depuis ses origines, pour gagner des garanties pour l'ensemble des travailleurs, les conventions collectives, les huit heures, les quarante heures, la retraite à soixante ans, etc. Pour des raisons d'efficacité, afin que les petites unités puissent profiter de la force des gros bataillons, mais aussi pour des raisons de principe, car les travailleurs forment une seule classe.
Cette mesure, non encore reprise officiellement par le gouvernement, ne serait pas seulement un cadeau nouveau aux employeurs. Elle serait aussi un coup supplémentaire aux conditions de vie, de travail et de salaire de la classe ouvrière. Le Medef ne s'y trompe pas et applaudit des deux mains la proposition de Novelli.
L'abolition du temps de travail légal n'est, à ce jour, qu'une gesticulation politique de la droite, plus spécialement dirigée contre Martine Aubry au lendemain de sa déclaration de candidature.
Pourtant la triste ironie de l'histoire veut que ce soit précisément la loi Aubry sur le temps de travail, dite des 35 heures, qui ait porté le premier coup au temps de travail légal. Car les 35 heures, si elles représentèrent une diminution réelle du temps de travail, et jamais sans compensation, introduisirent en revanche la « négociation » entreprise par entreprise sur cette question. Novelli ne fait que proposer d'aller encore plus loin en ce sens.