Espagne : Les dirigeants socialistes en quête d'un regain de confiance populaire06/07/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/07/une2240.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne : Les dirigeants socialistes en quête d'un regain de confiance populaire

Après la défaite électorale du PSOE aux élections régionales et municipales du 22 mai 2011 et face à la vague de contestation qui s'est développée à la faveur du mouvement du 15 Mai, les dirigeants du Parti socialiste essaient de se donner un look un peu plus à gauche.

José Luis Zapatero a annoncé que son ministre de l'Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, devrait lui succéder à la présidence du gouvernement. Et ce dernier essaie tant bien que mal de regagner dans les classes populaires un peu du crédit que la politique menée par les dirigeants socialistes depuis des années leur a fait perdre.

Au cours du mois et demi de manifestations et de « campements » sur les places des grandes villes, des millions de jeunes et de moins jeunes ont crié leur refus de continuer à subir les méfaits de la crise, en particulier le chômage, pendant que les banquiers et les capitalistes continuent de s'enrichir. À cela Rubalcaba répond de façon dérisoire en dénonçant divers abus, notamment celui concernant la multiplication de prêts hypothécaires dont il était clair qu'ils ne pourraient pas être remboursés. Son compère le ministre du Travail a pour sa part annoncé qu'il allait limiter les salaires des dirigeants des grands organismes financiers. Et tous de faire mine de croire que les récentes statistiques sur l'emploi annoncent une amélioration durable, dans ce pays où depuis des mois le taux du chômage dépasse les 20 %.

Mais ni Zapatero, ni Rubalcaba, ni aucun des membres du gouvernement ne parlent de revenir sur la réforme du droit du travail adoptée récemment et qui permet au patronat de licencier plus facilement et à moindre coût pour l'employeur. Quant aux plans de réduction d'effectifs concernant de nombreuses grandes entreprises, des administrations et tous les services publics, chacun sait qu'ils sont dans les tiroirs et qu'ils en sortiront bientôt, entraînant un nouvel accroissement du chômage. Ces mesures pèseront sur les salaires et provoqueront la ruine de milliers de petites entreprises. Mais les profits des banquiers et des grandes sociétés capitalistes auront été sauvegardés et accrus.

Voilà ce que préparent Rubalcaba et les siens quelles que soient leurs déclarations de circonstance. Le monde du travail en Espagne, les classes populaires n'ont rien à attendre du PSOE ; ni a fortiori des politiciens de la droite. Mais, contrairement à ce que prétendent les responsables du mouvement de contestation du 15M, ils ne doivent pas se réfugier comme ils le font dans un refus de la politique. Car ce refus est un piège qui laisse les mains libres à ceux qui imposent leurs diktats à la société. Une société que les classes populaires doivent se donner les moyens de changer.

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