Chine : Malgré la répression policière les grèves ouvrières se multiplient06/07/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/07/une2240.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Chine : Malgré la répression policière les grèves ouvrières se multiplient

Dans la province industrielle de Guangdong au sud de la Chine, plus de 4 000 travailleurs de l'usine Simone à Guangzhou (Canton) ont fait grève du 20 au 23 juin pour protester contre des conditions de travail intenables et des salaires insuffisants.

Dans cette usine à capitaux sud-coréens, où sont fabriqués des sacs à main de marque, il faut en effet, selon un quotidien de Hong-Kong qui rapporte le mouvement, rester debout douze heures par jour, avec une pause-toilettes toutes les quatre heures exclusivement. En dehors de ces pauses, il n'est pas question d'accéder aux lavabos, même pour boire de l'eau. « La direction coréenne ne nous traite pas en êtres humains, raconte un jeune ouvrier au journal. Les patrons -- hommes -- s'autorisent à pénétrer dans les toilettes-dames à tout moment. Nous ne pouvons plus contenir notre colère. »

Les grévistes ont tenu, malgré une présence policière massive et agressive autour de l'usine. Les autorités ont tout fait pour éviter que le mouvement des ouvriers de Simone soit connu. L'été dernier, une vague de grèves avait en effet traversé nombre d'usines de la province de Guangdong, ainsi que d'autres régions industrielles du pays, obligeant les patrons à accepter d'augmenter les salaires. Mais sans doute le pouvoir a-t-il aussi en mémoire les deux récentes manifestations de colère des travailleurs migrants venus de provinces rurales, ceux qui n'ont d'autre choix que de venir se faire exploiter sept jours sur sept et onze heures par jour dans les usines de Shenzen ou de Guangzhou, pour un salaire qui tourne autour d'un dollar l'heure.

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