À AXA France, les salariés d'un secteur de Gestion-clients, à Nanterre, qui demandaient dix embauches, viennent d'obtenir celle en CDI de deux collègues, cinq ouvertures de postes et dix renforts temporaires. Si on ajoute cinq jeunes en alternance qui vont arriver, cela fait en tout 22 personnes, pour un secteur d'environ 100 salariés. Un succès pour ceux qui se sont mobilisés.

La direction n'ignorait pas que, depuis de nombreux mois, les conditions de travail se dégradaient, en particulier avec le déménagement de Paris à Nanterre (Hauts-de-Seine) en décembre 2010. Pour la plupart des travailleurs, le temps de trajet s'est allongé, certains ont entre trois et cinq heures de trajet aller-retour par jour. Les conditions de transport sur la ligne A du RER sont difficiles. La fatigue a augmenté.

Mais la direction, imperturbable, continuait sa politique de non-remplacement des départs en retraite, de pression au « délai de traitement » et au « taux de décroché » téléphonique, de réorganisation, de formations liées à la transformation du poste de travail. Face à cette situation qui devenait intenable, il y eut une réaction collective. D'abord une pétition a été remise au directeur, exigeant dix postes supplémentaires en CDI, signée par la quasi-totalité des présents. Ensuite, à une bonne trentaine, les salariés ont interrompu la tenue du Comité d'entreprise pour défendre leur revendication.

La direction a fini par donner satisfaction. Elle a beau dire aujourd'hui qu'elle n'a fait qu'« anticiper » sur les embauches prévues, tout le monde est content de l'avoir contrainte à céder. Un acquis pour l'avenir.