Attentat de Karachi : Petits règlements de compte entre amis06/07/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/07/une2240.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Attentat de Karachi : Petits règlements de compte entre amis

L'affaire de l'attentat de Karachi est toujours au coeur des rivalités entre partisans de Villepin et de Sarkozy.

Cette affaire remonte à 1994. Le gouvernement français, dont Balladur était le Premier ministre, avait alors vendu au Pakistan des sous-marins et, pratique habituelle, cette vente s'était accompagnée d'énormes pots-de-vin d'un montant de 554 millions de francs. Cette pratique des commissions, destinées à remporter le marché face à des concurrents, est couverte par le secret qui masque les tractations commerciales. Mais, fait plus inhabituel, il semblerait qu'une partie de ces pots-de-vin soit revenue secrètement en France. Ce sont ces rétrocommissions qui auraient financé entre autres la campagne d'Édouard Balladur qui, à droite, affrontait Jacques Chirac à la présidentielle de 1995.

Aujourd'hui l'enquête financière menée par le juge Van Ruymbeke révèle que Balladur peine à justifier ses comptes de campagne, et en particulier 23,6 millions de francs de recettes, dont 20 millions en espèces, dont il ne peut aujourd'hui expliquer la provenance. Des justifications plus ou moins farfelues sont données sur l'origine de ces sommes : les militants auraient versé 1,4 million de francs pour rembourser leur déplacement à un meeting au Bourget ! Ces militants auraient également remboursé la modique somme de 1,6 million de francs pour un repas chez un traiteur, repas pour lequel il n'y aurait pas eu de facture ! D'ailleurs nombre de documents et bordereaux ont disparu des archives du compte de campagne. Balladur est donc en difficulté et par ricochet... Sarkozy, qui était à l'époque son directeur de campagne. Du coup, Villepin et Sarkozy se renvoient la balle. Cet attentat qui a fait quinze morts, dont onze des Chantiers navals de Cherbourg aurait été provoqué, entend-on dire, par l'arrêt brutal des pots-de-vin aux autorités pakistanaises, arrêt décidé par Chirac réélu et ne se sentant pas tenu par les accords de son ancien Premier ministre.

Ces mensonges et magouilles sont habituels mais, cette fois-ci, ils ont fait des morts.

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