Mardi 21 juin, la Confédération européenne des syndicats, qui regroupe des syndicats de trente-six pays, appelait à une manifestation dans les rues de Luxembourg, la capitale du Grand-Duché du même nom. Le mot d'ordre en était : « Contre l'austérité et contre le type de gouvernance économique que l'Union européenne veut imposer aux travailleurs et travailleuses en Europe ». Cette manifestation fait suite à celle organisée au niveau européen par la même CES le 15 décembre 2010.

Le mérite d'une telle manifestation était de rappeler que, dans tous les pays d'Europe, les bourgeoisies veulent faire payer aux travailleurs une crise dont ils ne sont en rien responsables. Aujourd'hui c'est sur la population grecque que pèsent les pressions les plus fortes pour qu'elle accepte des sacrifices. Et c'est un gouvernement socialiste qui mène cette politique. Mais au Portugal, en Irlande et ailleurs dans toute l'Europe, et en France bien sûr, les travailleurs doivent faire face aux mêmes attaques.

Alors c'est une bonne chose d'affirmer que, en dépit des frontières nationales, les travailleurs ont à faire face à des attaques communes, contre lesquelles une riposte commune serait une nécessité. Alors que les gouvernements et les patrons de tous les pays se réunissent, coordonnent leurs attaques contre les travailleurs, ce serait bien que les travailleurs des différents pays d'Europe en fassent autant.

Répondre comme il se doit à la bourgeoisie, cela nécessiterait un plan de lutte à l'échelle de chaque pays, mais aussi à l'échelle internationale. Malheureusement, il est évident qu'on ne peut attendre cette perspective ni de la Confédération européenne des syndicats ni des différentes confédérations syndicales nationales, qui se contentent visiblement de ce type de manifestation rituelle et sans lendemain. Elle devra venir des travailleurs eux-mêmes.