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Leur société
Libye : Ce que coûte l'intervention militaire française
Quand Obama émet des doutes sur la capacité de l'armée française à poursuivre son intervention en Libye, cela peut passer pour de la condescendance de la part du représentant de la première puissance mondiale.
Mais quand, en France, la grande presse interroge des généraux et des amiraux à ce sujet et que, s'en faisant l'écho, tel Le Parisien, elle se demande si la France a « les moyens humains, matériels et surtout financiers de faire face à une guerre qui se prolongerait au-delà de l'été », cela a un goût de « remettez-nous ça »... budgétaire.
Car, si l'intervention militaire française sème la mort et la destruction en Libye, elle fait aussi des ravages, ici, dans les finances publiques. Et on peut s'en faire une idée plus précise quand, pour appuyer sa demande de rallonge, l'état-major distille dans les médias quelques informations sur ce que coûte une telle guerre. Ni les généraux ni les ministres n'ont évidemment demandé à la population son avis sur cette guerre, mais ils lui demandent de mettre la main à la poche.
Car il faut bien que quelqu'un les finance, ces missiles air-sol Scalp de dernière génération dont dispose l'armée de l'air et dont le coût unitaire va de 500 000 à 800 000 euros. Les avions français, nous dit-on, n'ont tiré « que » onze de ces missiles en Libye, mais le total frise tout de même les 9 millions d'euros. En comparaison, l'heure de vol de l'avion qui porte ces engins, le Rafale, 13 000 euros, (l'équivalent de dix mois de smic), paraît presque donnée.
Depuis trois mois que l'armée française fait la guerre en Libye, 87 millions d'euros sont ainsi partis en fumée. Pour que les gradés puissent jouer en vrai à la guerre, que Total se place pour l'après-Kadhafi et que Dassault et autres puissent s'offrir une publicité grand écran pour leurs machines à tuer.
Hasard du calendrier : les deux millions d'euros que coûtent chaque jour les guerres de Libye et d'Afghanistan représentent au bas mot les salaires des quelque 30 000 emplois dans la fonction publique que le gouvernement vient de supprimer dans le budget 2012.