Athènes 15 juin : Deux cortèges et une foule énorme22/06/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/06/une-2238.gif.445x577_q85_box-0%2C19%2C233%2C321_crop_detail.png

Dans le monde

Athènes 15 juin : Deux cortèges et une foule énorme

La grève du 15 juin a été précédée, le 9 juin, de la grève des travailleurs des entreprises visées par la privatisation et, le 4 juin, d'un grand rassemblement organisé sur la place Omonia par les deux syndicats du privé (Gsee) et du public (Adedy)

À la fin de la matinée, les « aganaktismeni », c'est-à-dire les « indignés », qui refusent le diktat économique imposé par l'Union européenne, la Banque européenne et le FMI pour « aider » la Grèce, se sont retrouvés devant le Parlement, en deux endroits pas très éloignés l'un de l'autre, pour « assiéger » le gouvernement et les députés qui devraient voter sous peu les nouvelles mesures économiques antipopulaires et garantir ainsi le prêt européen.

La confédération Gsee et le syndicat des employés du public Adedy, après un bref rassemblement devant le siège de la Gsee, ont invité les travailleurs à venir eux aussi en cortège devant le Parlement pour protester.

Le comportement du Pame, syndicat lié au Parti communiste (KKE), n'a pas été différent : après un rassemblement sur la place Omonia, il s'est dirigé en cortège vers le Parlement.

La participation a été importante dans les deux cortèges, plus discipliné et encadré pour Pame, un peu plus étiré pour Gsee et Adedy, auxquels se sont joints des étudiants et des organisations de gauche et d'extrême gauche.

Vers 13 heures la place Syndagma, où se trouve le Parlement, débordait de monde et pour la première fois les deux syndicats rivaux, bien que n'ayant pas défilé ensemble, ont dû se résigner à cohabiter sur la même place, où les premiers rangs, devant le Parlement surprotégé par des rangs compacts de policiers, étaient occupés par les « aganaktismeni ». Des sifflets, des hurlements, des slogans ont duré pas mal de temps puis, à un certain moment, un groupe d'anarchistes a commencé à jeter des projectiles contre la police, qui n'a pas perdu l'occasion de charger. Une partie de la place Syndagma et certaines rues adjacentes se sont transformées en champ de bataille.

Malgré l'âcre odeur des lacrymogènes, malgré la présence dans la foule de nombreux enfants et de retraités, une grande partie des manifestants ont décidé de rester sur la place et de continuer à protester jusqu'à la démission du gouvernement et le retrait (du plan). Objectifs hors de portée, mais qui indiquaient une forte volonté de lutte après quinze mois de durs sacrifices.

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