Air France - Commercial France : De l'argent pour les salariés, pas pour les actionnaires !22/06/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/06/une-2238.gif.445x577_q85_box-0%2C19%2C233%2C321_crop_detail.png

Dans les entreprises

Air France - Commercial France : De l'argent pour les salariés, pas pour les actionnaires !

Depuis plus d'un mois, les employés d'Air France du secteur appelé Commercial France (qui regroupe les services de vente à distance des billets, d'assistance Internet, de relation clientèle, de litiges bagages) sont en colère. En effet la direction leur a annoncé qu'elle voulait transférer à l'étranger l'activité de leurs services, actuellement répartis entre plusieurs centres, tel Montreuil, en banlieue parisienne.

Pour justifier son projet, la direction invoque un manque d'accessibilité de ces services. Mais tout le monde sait que c'est elle qui a provoqué cette situation en supprimant près de 30 % des effectifs du Commercial France en cinq ans.

Il n'a pas fallu longtemps pour entendre les grands chefs énoncer les véritables raisons de leur choix. Ainsi, le 20 mai, le directeur général déclarait en se félicitant des résultats de la compagnie : « Le trafic est revenu à son niveau de 2008, alors que, entre-temps, le nombre de salariés d'Air France a diminué de 11 % (...), et bien plus chez les personnels au sol. » Quant à la direction du Commercial, après avoir prétendu qu'elle ne pouvait pas embaucher à cause d'un plan de départs volontaires, elle a reconnu que rien ne s'y opposait légalement, mais que « cela coûtait de l'argent ».

Cela tombe bien, de l'argent il y en a. Car, on vient de l'apprendre, Air France a fait plus de 600 millions d'euros de résultat net cette année, ce qui s'ajoute à sa cagnotte de 4 milliards.

Une première grève a donc eu lieu le 12 mai, qui a bien marché malgré la course des cadres pour retirer les tracts là où ils avaient été déposés et malgré leurs menaces de sanctions, pour tenter d'intimider les employés les plus combatifs. Ce jour-là, des salariés de BlueLink, l'une des sociétés qui devraient se voir confier une partie des activités du Commercial, rejoignaient les grévistes de Montreuil pour prendre la parole devant l'entreprise et dénoncer l'aggravation de leurs conditions de travail qu'implique le plan de la direction. Le 17 mai, une nouvelle assemblée générale décidait de poursuivre le mouvement. Et le 14 juin nous nous retrouvions encore plus nombreux en grève, avec les employés des services commerciaux de Marseille, Toulouse, Strasbourg, Lyon et des agences Air France comme celles d'Alésia, d'Opéra et des Invalides à Paris.

Beaucoup sont conscients qu'après le Commercial France, Air France tentera de s'en prendre au personnel commercial au sol, employé dans les aéroports, qui risque, avec l'automatisation de ses tâches grâce à l'informatique, de voir lui aussi son emploi menacé.

C'est pourquoi il est maintenant question de préparer une nouvelle grève, cette fois avec l'ensemble de ce personnel.

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