Jeudi 26 mai, l'académie de Paris organisait avec Pôle emploi une journée de recrutement d'enseignants. Durant l'année scolaire, le manque de remplaçants en cas d'absence de professeurs s'est fait sentir de façon aiguë, à tel point que le rectorat avait déjà fait appel à Pôle emploi pour en trouver, démarche encouragée par Luc Chatel, ministre de l'Éducation nationale. Les postes à pourvoir concerneraient vingt-cinq disciplines, c'est-à-dire qu'ils couvrent un large éventail des matières enseignées.

En agissant ainsi, le rectorat de Paris reconnaît qu'il n'a plus aucune réserve d'enseignants susceptibles de remplacer ceux qui sont en congé, que ce soit pour maladie, maternité ou formation. Le nombre de titulaires remplaçants a été réduit comme peau de chagrin, et même les vacataires font défaut. Mais au lieu de s'en prendre au gouvernement et de demander que, dans l'intérêt des élèves, on arrête de supprimer des postes, les recteurs, dont celui de Paris, choisissent de colmater les brèches tant bien que mal. Le montant de la prime au mérite que touchent ces hauts fonctionnaires dépendrait-il du nombre de postes supprimés dans leur académie ?

Le rectorat de Paris a affirmé qu'il vérifiera que les enseignants recrutés au travers de Pôle emploi ont les diplômes requis. Mais une chose est sûre, c'est qu'ils seront lancés sans formation dans des classes, changeant d'établissement et de niveau d'élèves au hasard de leurs affectations. Et alors qu'ils vont cumuler les difficultés, ils seront bien moins payés que ne le sont les titulaires remplaçants.

Le gouvernement fait ainsi d'une pierre deux coups : d'un côté il fait des économies en nommant du personnel précaire, payé moins cher, et sans rien débourser pour le former, et de l'autre il pourra clamer que chaque élève a eu un enseignant devant lui, et tant pis si celui-ci a du mal à faire passer les connaissances.