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- Lutte ouvrière n°2234
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Leur société
Panneaux avertisseurs de radars : La petite grogne de députés UMP
Il n'en a pas fallu beaucoup pour que le gouvernement recule sur l'épineuse question des radars, après que soixante-treize députés de l'UMP eurent protesté contre la suppression des panneaux signalant leur présence sur les routes.
À peine Fillon a-t-il déclaré, mardi 24 mai devant les parlementaires du parti majoritaire, que « le gouvernement ne reviendra pas sur la fin de la signalisation systématique des radars », qu'il a été immédiatement contredit par son ministre de l'Intérieur, Claude Guéant. Celui-ci a annoncé qu'il suspendait le démontage de ces panneaux jusqu'à une concertation locale (après les élections de 2012 ?) Et qu'il allait les remplacer par des panneaux « pédagogiques », qui se contentent d'indiquer au conducteur qu'il va trop vite et qu'il risque des pénalités.
Face à la recrudescence des accidents mortels sur les routes, le gouvernement avait décidé de supprimer progressivement les panneaux signalant les radars, se justifiant par le fait que les automobilistes ne ralentissent qu'à ce moment-là pour mieux accélérer une fois le radar dépassé. Cette mesure avait suscité un tollé, un certain nombre d'automobilistes n'entendant pas qu'on se mêle de leur façon de conduire, quelles qu'en puissent être les conséquences pour les autres. Des députés du parti majoritaire s'étaient faits le relais de la grogne émanant de ce milieu individualiste et bien souvent réactionnaire, avec d'autant plus d'empressement que, sur un tel sujet sans aucune implication économique et sociale, ils pouvaient à la fois complaire à leur base électorale et prendre quelques distances avec un Sarkozy en mauvaise posture dans les sondages. Ce même Sarkozy n'avait-il pas déclaré lui aussi quelques jours auparavant qu'il « ne céderait pas sur cet objectif » ?
On aurait bien aimé entendre ces députés protester avec la même vigueur contre les mauvais coups portés aux travailleurs et les milliards généreusement distribués aux plus riches !