Depuis quelques mois, la colère gronde en consultation de stomatologie à l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière, contre la dégradation des conditions de travail. En effet les cadres veulent généraliser les horaires de travail variables, étendre les horaires d'ouverture de la consultation (jusqu'à 20 heures au lieu de 18 heures), faire tourner les collègues sur tous les postes, sans tenir compte de leur formation réelle alors que les tâches peuvent aller de la stérilisation du matériel à la recherche des dossiers en passant par l'accueil et la prise de rendez-vous, sans oublier les liens avec les dentistes en cours d'intervention, etc. Ces changements d'organisation du travail s'ajoutent au manque récurrent de matériel et de personnel et à une gestion aléatoire des plannings.

Jeudi 12 mai, tout le monde était en grève et s'est retrouvé dans le hall du bâtiment avec les syndicats CGT et SUD. Les grévistes se sont adressés au personnel de l'hôpital en distribuant une lettre expliquant les raisons de leur mouvement et appelant à les soutenir. Banderoles et affiches ainsi qu'un petit tour avec mégaphone dans l'hôpital ont permis de faire connaître le mouvement.

Résultat : les consultations du lendemain ont été annulées, seules les urgences étaient acceptées. Puis la grève a été reconduite lundi 16 mai, jour de la rencontre avec la direction de l'hôpital. Face à celle-ci, les grévistes ont dénoncé la galère quotidienne, le travail désorganisé, et réclamé le maintien des horaires, un planning fixe, la réouverture des caisses dans le bâtiment et l'embauche de personnel : onze aides-soignants et quatre agents. La direction a fait la sourde oreille. Le lendemain, des grévistes s'adressaient de nouveau au personnel de l'hôpital par voie de tracts à l'embauche du matin et accompagnaient des délégués syndicaux à la direction générale de l'AP-HP, qui les a renvoyés à la direction locale.

La grève a été suspendue en assemblée générale l'après-midi, mais les grévistes entendent organiser d'autres actions, d'autant plus que les jours de grève ont été ressentis comme un moment de solidarité et un bol d'air, permettant de rompre avec les pressions quotidiennes du travail. Une expérience précieuse pour l'avenir.