Les ouvriers de Sodetal, une usine d'un peu plus de quatre cents salariés spécialisée dans le tréfilage des métaux et située près de Bar-le-Duc, sont en grève depuis lundi 2 mai. La direction ne s'attendait certainement pas à ce que son usine soit bloquée quand elle a éconduit les premiers travailleurs qui avaient débrayé jeudi 28 avril.

Le ras-le-bol s'est fait entendre quand la direction a annoncé qu'elle ne donnerait quasiment aucune augmentation individuelle, après avoir lâché seulement 1,5 % d'augmentation générale et après avoir justifié que la prime d'intéressement ne soit que d'une quinzaine d'euros par trimestre.

Après les premiers débrayages de deux heures par équipe du 28 avril, un représentant de la maison mère promettait le lundi suivant 85 euros de prime exceptionnelle, ce qui a eu pour effet de convaincre les ouvriers que Sodetal pouvait lâcher plus. Les ouvriers présents ont donc décidé la grève et défini leurs revendications. Ils réclament un treizième mois, la garantie du maintien de tous leurs congés dits de fractionnement, la revalorisation des coefficients par poste et le paiement des heures de grève.

La direction n'a pour l'instant rien lâché. Les grévistes sont d'autant plus attachés au treizième mois qu'ils sont les seuls du groupe à ne pas l'avoir. Du coup les grévistes, présents jour et nuit devant l'usine, ont décidé d'empêcher les marchandises d'entrer et sortir. La direction a proposé de négocier si le travail reprenait, un chantage qui n'a fait que renforcer leur détermination.

Après les sacrifices imposés aux ouvriers mis au chômage partiel pendant plusieurs mois durant l'année 2010, il est plus que temps qu'ils obtiennent satisfaction.