Retrait des allocations familiales pour absentéisme scolaire : Une mesure démagogique11/05/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/05/une-2232.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C167%2C228_crop_detail.png

Leur société

Retrait des allocations familiales pour absentéisme scolaire : Une mesure démagogique

Depuis la loi de janvier dernier permettant de frapper financièrement les familles pour l'absentéisme scolaire d'un enfant, près de 9 500 « signalements » ont été transmis aux inspections académiques par les chefs d'établissements et 31 familles se sont vu retirer une partie de leurs allocations familiales.

D'après le député à l'origine de cette loi, ce serait un succès puisque 7 000 jeunes seraient retournés en cours. Mais rien ne dit qu'il faille user de menaces et mettre en route une procédure assez lourde, avec plusieurs envois de courrier, pour arriver au même résultat. La plupart du temps, quand un élève a une panne de réveil (comptée comme une demi-journée d'absence), un petit coup de blues, ou est tenté de faire l'école buissonnière à cause d'un belle journée de printemps, un simple coup de téléphone ou une lettre aux parents suffit à remettre les choses en ordre. Encore faut-il qu'il y ait suffisamment de surveillants et de conseillers d'éducation disponibles pour agir vite, ce qui n'est plus le cas.

Quant aux élèves qui « décrochent » réellement et fuient l'école, ce n'est pas en frappant les parents au porte-monnaie, ajoutant une difficulté supplémentaire à celles qu'ils ont déjà avec leur enfant, qu'on leur donnera envie d'y revenir. Cela suppose que le personnel éducatif soit assez nombreux pour leur consacrer du temps, les suivre individuellement, les encadrer, discuter avec eux et leur famille de leur avenir.

Mais de cela, le gouvernement ne veut pas entendre parler. Il continue de réduire les postes dans l'Éducation nationale et joue de démagogie en rejetant entièrement la faute des échecs scolaires sur les familles, essentiellement celles de milieu populaire, qui, empêtrées dans leurs difficultés quotidiennes et souvent démunies de moyens, financiers et culturels, ont du mal à soutenir leurs enfants dans leurs études.

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