Caisses d'Allocations Familiales : Un service public naufragé11/05/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/05/une-2232.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C167%2C228_crop_detail.png

Dans les entreprises

Caisses d'Allocations Familiales : Un service public naufragé

Grande nouvelle : en Seine-Saint-Denis, les guichets des agences de la CAF de Bobigny, Saint-Denis, Rosny 2 et Noisy-le-Grand devaient en principe rouvrir, après une très longue période de fermeture, les 5 et 12 mai. Ensuite ils seront ouverts trois jours en juin, deux en juillet et trois en août. Pas davantage pour le moment.

Dans toute l'Ile-de-France et dans certaines régions les allocataires ont intérêt à vérifier, avant de s'y rendre, que les guichets sont bien ouverts et à prévoir parfois des heures de queue.

Cela fait déjà longtemps que les directions des CAF ont décidé de fermer des accueils certains jours, afin de dégager tous les employés pour traiter les dossiers en retard. On estime qu'en Ile-de-France il y a environ 700 000 dossiers en souffrance. Dans certaines CAF les accueils n'ont pas ouvert depuis près d'un an.

La raison de cet engorgement est parfaitement connue : c'est la politique de suppression de postes décidée par le gouvernement. À Paris par exemple, la direction a supprimé 255 postes entre 1999 et 2011. Et dans les autres départements c'est à l'avenant.

À cette politique de réduction des effectifs s'ajoutent les effets de la crise, de l'augmentation du chômage et de la pauvreté, qui contraignent les familles à faire de plus en plus de demandes d'aide.

Il n'y a pas qu'en région parisienne qu'une telle situation dégradée existe. Dans le département de Meurthe-et-Moselle par exemple, où il y a environ 20 000 dossiers en retard, les permanences locales ont été fermées pendant un mois et demi, obligeant parfois des familles à faire 100 kilomètres pour se rendre à Nancy.

Dans la plupart des CAF, les directions demandent des heures supplémentaires, imposent aux employés de travailler toujours davantage et embauchent parfois quelques CDD, pas vraiment formés, pour tâcher d'éviter le désastre.

À cela s'ajoutent quelques combines diverses : à Paris la direction finance douze postes au profit de la plate-forme téléphonique de Guéret, postes qui seront gelés à Paris avant d'être supprimés. Un accord a également été signé avec la CAF d'Arras pour traiter des dossiers de Paris, etc. L'informatique permettant de plus en plus de traiter de n'importe où des dossiers des CAF de France et des Antilles, les directions comptent bien pouvoir répartir ainsi le surcroît de travail et ne pas embaucher.

Or il est bien évident que des embauches sont indispensables. Les employés croulent sous le travail, pendant que des familles démunies attendent, au prix de démarches de plus en plus difficiles et incertaines, des prestations indispensables pour vivre. Un scandale qui doit finir.

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