Depuis quelques mois, la direction de la RATP veut s'attaquer à la durée du temps de travail des conducteurs de bus. Avec une hausse du temps de travail, la direction vise à supprimer des centaines de postes de conducteurs (machinistes) tout en rendant le même service aux voyageurs.

Début avril, elle a annoncé la couleur : faire passer les 13 000 machinistes d'une moyenne journalière annuelle au volant de 6 h 41 à 7 heures en 2013, puis 7 h 34 en 2020. Soit 53 minutes de plus par jour. Elle veut aussi supprimer certains temps de pause et intensifier le temps de travail en augmentant le nombre de services « en deux fois ». Pour les machinistes, il n'en est pas question. Commencer tôt le matin et finir tard le soir avec une coupure importante dans la journée est une situation insupportable.

À l'heure actuelle, du fait des difficultés de la conduite, les machinistes sont les travailleurs de la RATP qui enregistrent le plus d'inaptitude médicale, provisoire ou définitive. Selon les syndicats, il n'y a qu'un machiniste sur quatre qui finit sa carrière au volant d'un bus. Une partie d'entre eux démissionnent, d'autres essayent de se reconvertir, au métro par exemple. Et du fait que la RATP supprime tous les postes qu'elle réservait auparavant aux « inaptes », certains sont poussés vers la porte.

Le travail est difficile en région parisienne. Paris est la troisième ville la plus embouteillée au monde. Ce travail a des conséquences nerveuses reconnues sur la santé des conducteurs, le stress, les problèmes cardiaques, de dos, etc. Ce qu'on appelle la charge nerveuse de travail n'a fait qu'augmenter au fil des années, tandis que la direction accentue sa pression pour que l'on reparte en bout de ligne sans pause, ou avec très peu de pause.

Alors non, franchement, on ne voit pas comment on pourrait faire 53 minutes de plus. C'est inacceptable !