Mardi 3 mai Xavier Mathieu, porte-parole des travailleurs en lutte de Continental, était convoqué devant le tribunal de Compiègne pour avoir refusé de se soumettre à un test ADN. Près de 1 000 manifestants, dont au moins la moitié était les travailleurs de Continental et leurs proches, étaient venus le soutenir.

Il y avait aussi des délégations de travailleurs de Continental-Sarreguemines, de Renault-Cléon, des militants syndicalistes de Martinique, de Nouvelle-Calédonie, de Corse ; les représentants des partis politiques de gauche et d'extrême gauche, dont Nathalie Arthaud ; les représentants confédéraux de Solidaires, de la FSU, de la fédération CGT de la Chimie et de la Confédération paysanne. La manifestation, organisée par le comité de lutte de Continental-Clairoix, pour demander la relaxe de Xavier Mathieu avait fière allure.

Plus de deux ans après le début du conflit en mars 2009, les travailleurs de Continental font toujours bloc autour des leurs pour refuser ces poursuites judiciaires pour l'exemple, régulièrement dirigées contre eux. Et depuis deux ans ils fédèrent un large mouvement de solidarité

Mais si les travailleurs ne « lâchent rien », comme les manifestants l'ont chanté en chour, le pouvoir non plus. La représentante du gouvernement, la procureure, a ainsi réclamé à l'encontre de Xavier Mathieu une peine d'un mois de prison avec sursis pour avoir refusé le test ADN. Elle demande plus que la peine qui justifiait, selon elle, ce prélèvement. Et quand elle a osé s'écrier « La justice doit être égale pour tous », les travailleurs présents ont manqué de s'étouffer. Car c'est le même ministère public qui a refusé obstinément d'engager la moindre poursuite contre les patrons délinquants de Continental, coupables de multiples délits avérés.

L'avocate a pu souligner le caractère illégal de ces tests ADN, faits au bon vouloir du procureur. Xavier Mathieu a rappelé le traitement hors du commun qui lui était réservé ainsi qu'aux travailleurs de Continental. Nul ne sait ce qu'en retiendra le tribunal, qui a mis son jugement en délibéré jusqu'au 28 juin.

Mais, comme le déclarait notre camarade Nathalie Athaud à la tribune ce même jour : « Quoi qu'ils disent et fassent, c'est vous qui avez gagné et qui représentez l'avenir. Aucun fichage, aucun procès n'y pourra rien. Le fait d'être là encore aujourd'hui et d'avoir pu par vous-mêmes maintenir cet élan de solidarité qui se continue depuis deux ans préfigure les victoires de demain et la vraie justice. »

Les travailleurs de Continental, aujourd'hui, hier comme demain, restent mobilisés pour défendre leur lutte, leurs droits et ceux des leurs qu'on voudrait prendre en otage. Ils savent qu'ils peuvent compter sur la solidarité ouvrière. Plus que jamais, « relaxe pour Xavier Mathieu ! », le combat continue !