Syrie : Malgré la répression, les manifestations continuent13/04/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2228.gif.445x577_q85_box-0%2C10%2C169%2C230_crop_detail.png

Dans le monde

Syrie : Malgré la répression, les manifestations continuent

Vendredi 8 avril, le quatrième depuis le début des manifestations contre le régime de Bachar Al-Assad, a encore vu des milliers de manifestants défiler dans plusieurs villes de Syrie. À chaque fois, la répression a été sévère : 37 morts dans toute la Syrie rien que ce vendredi.

Selon l'organisation locale des droits de l'homme, 22 personnes auraient été tuées dans des affrontements qui ont eu lieu dans trois villes : 17 à Deraa, deux à Homs, trois à Harasta. À Deraa, où a commencé la contestation, elle ne s'éteint pas. Pour qu'elle ne serve pas d'exemple au reste de la Syrie, la dictature a interdit aux médias de couvrir la situation dans cette ville.

À Ain Arab (à 160 km au nord-est d'Alep), 600 Kurdes ont manifesté mardi 12 avril pour demander la libération des détenus politiques et la création de partis politiques, a indiqué Radif Moustapha, président du Comité kurde pour les droits de l'homme. La police ne serait pas intervenue. La veille, des centaines d'étudiants manifestaient à l'université de la capitale, Damas. Là les forces de sécurité sont intervenues et il y a eu plusieurs arrestations.

Mardi 12 avril encore, des organisations de défense des droits de l'homme ont fait état d'arrestations arbitraires, 24 personnes (militants politiques, intellectuels et simples passants) dans les régions de Raqqa (nord-est), Deraa et Damas. Le chef d'un parti communiste interdit, Ghiath Ouyoune al-Soud, aurait été arrêté à Sahnaya, près de Damas, selon l'avocat Khalil Maatouk.

Au début de la protestation, Assad avait fait face à la crise avec un mélange de répression et de gestes d'ouverture. Il n'est plus question maintenant que de répression ouverte. Le régime s'appuie sur la police secrète, les forces spéciales, des unités de l'armée et des forces paramilitaires. Il menace de remplacer la loi d'urgence par une nouvelle législation antiterroriste qui renforcerait encore, si c'est possible, les pouvoirs répressifs de l'État syrien. Assad s'en tient désormais à la fable d'une « conspiration étrangère » qui chercherait à semer les graines d'une division intercommunautaire, des arguments employés dans le passé par son père Hafez Al-Assad aussi bien contre les contestataires de gauche que contre les islamistes violemment réprimés dans les années 1980.

Il reste que pour le moment la manière forte adoptée par le régime n'a pas réussi à éteindre la contestation, qui continue malgré la répression.

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