Services d'aide à domicile : Le gouvernement pérore mais ne paie pas13/04/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2228.gif.445x577_q85_box-0%2C10%2C169%2C230_crop_detail.png

Leur société

Services d'aide à domicile : Le gouvernement pérore mais ne paie pas

Du plan Borloo de 2005 sur l'aide à la personne aux récentes déclarations sur le « risque dépendance », les gouvernements de Sarkozy ont beaucoup discouru sur l'aide que la collectivité se devait d'apporter aux personnes âgées, malades, handicapées, etc.

Mais il y a loin de la coupe aux lèvres : les associations d'aide à la personne disent aujourd'hui qu'il leur faut cent millions d'euros en urgence, ne serait-ce que pour assurer leurs missions courantes. Et elles soulignent que c'est le gouvernement lui-même qui leur a coupé les fonds, en mettant fin à certaines exonérations dont elles bénéficiaient, augmentant ainsi de 10 à 15 % le coût de leurs services. Or l'aide à la personne a pour seules sources de financement les Conseils généraux, déjà au bord de l'asphyxie, les Caisses d'allocations familiales, au budget limité, les personnes aidées, dont les revenus sont faibles par définition. Aussi, faute de cette aide d'urgence de l'État, les associations affirment qu'elles devront réduire leurs interventions et licencier.

Ainsi se vérifie l'avantage, pour l'État et les gouvernements successifs, d'avoir toujours confié l'aide à domicile, qu'elle soit médicale, sociale ou ménagère, au privé et surtout aux associations. Le financement en a peu à peu été transféré aux départements et aux municipalités. Il ne fallait surtout pas s'encombrer d'un service public de l'aide à domicile, qui aurait employé des fonctionnaires regroupés en une seule entité, payés suivant le même barème et surtout difficiles à licencier.

L'aide à domicile s'est ainsi mise en place, employant plus de 200 000 travailleuses, dans des milliers de structures différentes, avec des salaires planchers, le temps partiel généralisé, la précarité et la flexibilité comme règles et l'angoisse permanente de savoir son emploi suspendu à l'attribution, ou non, de subventions.

Ce secteur assure donc un service nécessaire dont l'État se défausse. Ce qui n'empêche pas ce gouvernement, par un simple paragraphe de la loi de finances 2011, de tarir un peu plus ses financements, menaçant de priver de leurs ressources des dizaines de milliers de travailleuses et, en même temps, de priver les bénéficiaires d'une aide indispensable.

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