Nicolas Hulot candidat à la présidentielle : L'écolo de L'Oréal, EDF, etc..13/04/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2228.gif.445x577_q85_box-0%2C10%2C169%2C230_crop_detail.png

Leur société

Nicolas Hulot candidat à la présidentielle : L'écolo de L'Oréal, EDF, etc..

Mercredi 13 avril, Nicolas Hulot a annoncé qu'il serait candidat à l'élection présidentielle de 2012. En 2007, après avoir déjà envisagé de se présenter à cette même élection, il s'était finalement contenté de proposer aux candidats en lice un « pacte écologique », signé notamment par Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, trop heureux d'obtenir à si bon compte ce diplôme ès écologie. Cette fois, il pourrait se présenter lui-même à l'élection, comme candidat d'Europe Écologie- les Verts ou comme candidat indépendant.

Mais au fait, qui est Nicolas Hulot ? Né en 1955, il a été un court moment grand reporter, avant de faire de la radio puis de la télévision. C'est son succès, à partir de 1987, dans l'émission de télévision Ushuaïa, dans le rôle du globe-trotter risque-tout, qui lui a donné l'image d'un porte-parole de la sauvegarde de la nature, activité qui lui a assuré un train de vie de vedette des médias.

Celui qui se présente volontiers comme un « électron libre » a cependant été le conseiller de plusieurs politiciens, Fabius, Chirac et Sarkozy, et est clairement de droite.

Avant l'élection de 2007, Hulot disait vouloir faire pression pour placer « les enjeux écologiques au cour de l'élection présidentielle », lançant alors le « pacte écologique » et demandant aux candidats de le signer, ce que la plupart firent, sans que cela signifie quoi que ce soit. Arlette Laguiller, rappelons-le, s'était refusée à se prêter à cette mascarade.

En 1990 il avait créé la Fondation Ushuaïa, devenue cinq ans plus tard la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l'homme. Cela a permis de multiplier les partenariats avec les grandes entreprises capitalistes du pays, comme EDF ou L'Oréal, qui font partie des administrateurs. Comme grands protecteurs de la nature, on fait mieux, mais il faut croire que le label Hulot peut tenir lieu de certificat écologique.

Les groupes capitalistes que la Fondation Nicolas Hulot a contribué ainsi à verdir sont nombreux : Orange, Rhône-Poulenc, Vinci, TF1, les hôtels Ibis, Norauto, Bouygues, les ciments Lafarge, Saint-Gobain, JC Decaux, Leclerc, Procter & Gamble ou Apple.

Selon Le Figaro du 17 février 2011, « en 2009, la structure de Nicolas Hulot avait ainsi récolté plus de 3,4 millions d'euros de dons de la part de ses généreux mécènes, soit environ 67 % de ses ressources. En échange, les représentants des entreprises peuvent participer à la gouvernance de la fondation : ils votent le budget et arrêtent le programme d'action ».

On ne sait si Nicolas Hulot sera finalement choisi, comme il le souhaiterait, comme candidat d'Europe Écologie-Les Verts, ce qui marquerait cette formation un peu plus à droite, ou si au contraire il sera un candidat concurrent. En tout cas la figure du producteur d'Ushuaïa peut certainement drainer un certain nombre de voix d'électeurs sensibles aux problèmes écologiques, mais pour quoi faire ? Il est bien symbolique d'une démarche de ce qu'on appelle « l'écologie politique » et qui consiste à utiliser la sensibilité de la population à ces problèmes, sans vouloir mettre en cause le moins du monde l'emprise des grandes sociétés capitalistes et d'un système économique qui, justement, portent la responsabilité de la dégradation de la nature et des dangers qu'elle fait planer sur l'humanité.

Mais si la fondation Hulot permet à de grands capitalistes de se donner une image verte, un Hulot politicien peut servir demain à un gouvernement à faire de même. Sans que cela change quoi que ce soit ni au système, ni à ses dangers pour la planète.

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