Communauté d'agglomération grenobloise : Quatre jours de grève des égoutiers13/04/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2228.gif.445x577_q85_box-0%2C10%2C169%2C230_crop_detail.png

Dans les entreprises

Communauté d'agglomération grenobloise : Quatre jours de grève des égoutiers

Sur l'ensemble des communes de l'agglomération grenobloise regroupées dans la Métro, seule Grenoble possède un réseau d'égouts nécessitant des interventions humaines. Les onze agents d'assainissement de ce secteur ont dû faire quatre jours de grève pour obtenir l'augmentation du nombre des heures « de fond » (c'est-à-dire passées à l'intérieur des égouts), déclarées à la caisse de retraite des agents de collectivités locales, la CNRACL, par leur employeur.

À Grenoble les égoutiers curent, nettoient 280 km de galeries, enlèvent chaque jour près de trois tonnes de boue, et cela courbés dans des canalisations de 1,40 m de hauteur. Ce travail est tout particulièrement difficile et leur espérance de vie est estimée à 62 ans !

La CNRACL reconnaît bien, pour les fonctionnaires territoriaux, la pénibilité du métier d'égoutier souterrain, par l'ouverture des droits à la retraite à 52 ans sans perte de pension. Mais pour en bénéficier il faut avoir travaillé douze ans de fond (dont six ans en continu) avec un minimum de 800 heures annuelles.

Or, depuis le 1er janvier 2008, un nouveau mode de calcul pour leurs droits à la retraite a été mis en place. Les employeurs sont désormais obligés de déclarer le nombre d'heures effectuées « au fond » par chaque agent. Durant deux ans, en 2008 et 2009, la Métro a déclaré un total faux, soit 250 heures annuelles, total insuffisant pour que les agents voient leurs droits à une retraite anticipée validés. De plus, la Métro n'a pas informé les agents de cette situation. Ce n'est qu'en avril 2010 que les égoutiers se sont rendu compte du problème. En octobre de la même année, la Métro revoyait ses calculs, mais ça ne faisait toujours pas le compte. En fait, ce sont donc trois années de travail pénible (2008, 2009, 2010) qui ne sont pas reconnues par l'employeur.

Soutenus par la CGT, ces travailleurs se sont donc déclarés grévistes lundi 4 avril afin de faire respecter leurs droits. Jeudi 7 avril, après quatre jours de grève, la Métro, à majorité socialiste, modifiait sa politique, lâchant quelques avancées.

Chaque jour de travail sera désormais déclaré 6 h 30 de fond, ce qui validera chaque année la pénibilité du travail. Un calendrier a été établi pour la réfection des vestiaires, des visites médicales avec bilan sanguin et radio auront lieu plus souvent et un jour de grève sera payé.

Les onze travailleurs ont repris le travail, estimant s'être fait respecter, mais le résultat ne fait pas complètement le compte, la Métro n'étant pas revenue sur ses calculs passés et erronés.

Partager