À grand renfort de communication dans les médias, la direction d'Arc International se dit optimiste et annonce des bénéfices en 2010. Quant aux travailleurs, ils n'ont pas de quoi avoir le sourire.

La famille Durand est propriétaire de l'entreprise. Depuis des décennies, elle a accumulé une fortune considérable avec les produits en verre et en cristal pour la table, et elle fait la pluie et le beau temps dans la région de Saint-Omer. Mais depuis une dizaine d'années, bien qu'elle demeure toujours la plus grosse entreprise privée du Pas-de-Calais, Arc International (ex-Verrerie Cristallerie d'Arques) connaît une baisse considérable de ses effectifs, étant passée de plus de 12 000 salariés en 2000 à environ 6 300 en 2011. Cette fonte des effectifs s'est faite à coup d'externalisations, de milliers de départs en préretraite et de départs « volontaires ». Le chômage dans cette région de l'Audomarois a fortement progressé.

En 2010, le chiffre d'affaires de 1,1 milliard d'euros est en augmentation de plus de 8 % par rapport à 2009. Et, selon les chiffres de la direction, le résultat d'exploitation devient à nouveau positif avec 40 millions d'euros et un bénéfice net de plus de 10 millions d'euros. Bien entendu, il est difficile de vérifier ces comptes et on ne sait pas combien la famille Durand touche de dividendes.

Toujours d'après le PDG, ces bénéfices proviendraient des productions de Chine, des Émirats arabes unis et des États-Unis. Et il y aurait toujours un résultat négatif en Europe et, en particulier, cela fait des années que l'on nous parle de pertes à l'usine d'Arques. Pourtant, la famille Durand a pu racheter des entreprises de distribution de produits de la table et investir dans des nouveaux fours aux quatre coins du monde, et cet argent provient pour l'essentiel de l'exploitation des travailleurs de la verrerie d'Arques.

Au moment où Arc International se vante de faire des bénéfices, elle veut imposer aux travailleurs une réduction des coûts de 20 % d'ici mars 2012 et un plan de « départs volontaires » de plus de 450 salariés pour 2011. Pourtant, avec ces bénéfices et la fortune des Durand, il y aurait de quoi maintenir les emplois, embaucher des chômeurs et augmenter les salaires !