SNCM - Marseille : Une armada contre les marins16/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/03/une-2224.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

SNCM - Marseille : Une armada contre les marins

Les marins de la SNCM, en grève depuis plus de six semaines, se battent à juste titre contre la menace de suppressions d'emplois. À bord de canots de sauvetage, ils ont bloqué les passes sud et nord du port de Marseille à partir du mardi 9 mars après-midi.

En effet, arguant de la réduction par le port de Nice du nombre d'escales, Veolia Transport, actionnaire de la SNCM, voudrait se débarrasser d'au moins un navire dans un premier temps, sur les dix que compte sa flotte.

La CGT craint la mise en place d'un plan social ainsi que la possibilité de faire immatriculer les navires de la SNCM et de la CMN sous un pavillon de complaisance, ce qui permettrait de jeter à la rue les marins et d'employer du personnel à bas coût et à statut précaire. Le syndicat demande « la mise en oeuvre du pavillon français pour tous les armateurs qui opèrent au cabotage national ». En effet les navires des concurrents, Corsica Ferries, utilisent un pavillon international, moins exigeant quant aux conditions d'embauche et de travail des marins.

L'État, actionnaire de la SNCM avec un quart du capital de la compagnie, s'est mis aux abonnés absents. C'est le groupe privé Veolia Transport qui mène la danse, organise comme bon lui semble l'emploi des marins. Le directeur refuse aussi de fournir à la CGT l'audit de situation commandé lors de la privatisation. Comme si les salariés n'étaient pas les premiers concernés par le programme d'action du directeur.

L'État est pourtant intervenu sur le port, non pour défendre un service qui devrait être public, mais pour envoyer une véritable armada contre les grévistes. Ainsi, jeudi 10 mars, près de 700 CRS, gendarmes, GIPN, policiers, un hélicoptère et des canots rapides ont été mobilisés contre les grévistes du port. Les marins menottés ont été évacués comme de dangereux bandits. Voilà comment l'État intervient.

Tout cela uniquement pour défendre les intérêts d'un groupe capitaliste dont le seul souci est de ramasser des profits, quitte à supprimer des emplois de marins, tout en empochant les subventions de l'État et des collectivités.

À l'annonce du coup de force du Préfet, tous les travailleurs portuaires se sont mis en grève pour soutenir les marins en lutte. Les marins, eux, ont décidé la grève jusqu'au mardi 15 mars, jour où se réunit le conseil de surveillance de la SNCM.

Un mouvement de 24 heures de grève reconductible est lancé par la Fédération des syndicats maritimes CGT à tous les travailleurs des ports à partir du 17 mars. Et en effet tous sont concernés par la façon dont le pouvoir et les armateurs répondent aux travailleurs de la SNCM.

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