Prothèses dentaires : Les tarifs resteront opaques16/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/03/une-2224.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Leur société

Prothèses dentaires : Les tarifs resteront opaques

Le 9 mars, le Sénat a supprimé l'obligation pour les dentistes d'indiquer, sur les devis des prothèses proposées à leurs patients, le prix d'achat de celles-ci.

Et on ne peut même pas espérer que les députés réintroduiront cette obligation puisque le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a déjà annoncé que ceux-ci allaient « revenir eux aussi sur le sujet », précisant dans une interview à une revue professionnelle de dentistes « qu'il allait faire le maximum pour abroger cet article injuste ». Au cours du débat au Sénat, il a même expliqué que, si cette obligation était maintenue, « il faudra bientôt le faire avec les opticiens et tous les commerçants » !

Cette mesure avait été votée il y a deux ans, au nom de la transparence des prix et d'une meilleure information des malades dans le cadre de la loi « Hôpital, patient, santé, territoire » présentée par Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé. Et effectivement il y avait beaucoup à faire en matière de transparence des prix. Ceux-ci peuvent varier du simple au double pour une même prestation. Et ce ne sont pas des sommes modiques, puisque ce qui coûterait 428 euros en Corrèze par exemple serait facturé jusqu'à 847 euros dans le 16e arrondissement de Paris. De tels tarifs obligent bien des malades à renoncer à ces interventions, faute d'une mutuelle acceptant de prendre en charge une prothèse dentaire au-delà des 75,25 euros remboursés par l'assurance maladie. Et justement, en France, près de cinq millions de personnes n'ont pas les moyens de se payer une complémentaire santé...

La publicité donnée au prix effectivement payé au prothésiste n'était encore qu'un moyen bien timide d'instituer un minimum de transparence sur des tarifs non seulement élevés, mais qui apparaissent comme établis à la discrétion du dentiste. Mais il faut croire que c'était encore trop. Entre les millions de personnes aux revenus modestes, qui voudraient pouvoir se faire soigner, et les revenus des 38 000 dentistes, le ministre de la Santé a choisi sans hésiter.

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