Marine Le Pen à Lampedusa : En campagne, et en sinistre compagnie16/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/03/une-2224.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Leur société

Marine Le Pen à Lampedusa : En campagne, et en sinistre compagnie

Le lundi 14 mars, Marine Le Pen s'est rendue à Lampedusa, île italienne située à peu de distance des côtes d'Afrique du Nord et où échouent de très nombreux candidats à l'immigration en Europe, en particulier venant de la Tunisie.

Elle prétendait « apporter son soutien aux habitants de Lampedusa qui ont le sentiment d'être totalement abandonnés, et en premier lieu par l'Union européenne », mais surtout évidemment mener sa campagne contre le prétendu danger de l'immigration.

Il paraît que Marine Le Pen voudrait changer l'image du Front National. Mais qui se ressemble s'assemble et, fait révélateur, elle s'était fait accompagner de Mario Borghezio. Député européen de La Ligue du Nord, parti italien xénophobe, Borghezio est connu en particulier pour s'afficher sans complexe en émule de Mussolini et d'Hitler. Connu pour ses discours racistes, cet individu a aussi été condamné en 1993 pour violence sur un jeune vendeur marocain clandestin, en 2000 pour avoir mis le feu à un campement d'étrangers sans-abri qui dormaient sous un pont à Turin. Il considère que « l'invasion » de l'Italie du Nord, la seule qui compte pour lui, commence avec l'arrivée des Italiens du Sud. Il estime par exemple que les habitants des Abruzzes, victimes du tremblement de terre il y a deux ans, sont « un poids mort » et devraient se secouer plutôt que de demander de l'aide au reste du pays. C'est lui aussi qui expliquait à des militants français d'extrême droite qu'il faut « insister sur le côté régionaliste » pour n'être pas classé « comme fasciste nostalgique, mais comme une nouvelle mouvance régionale, catholique, etc. » « Mais, ajoutait-il, en dessous nous sommes bien sûr toujours les mêmes ».

Aussi bien escortée, Marine Le Pen a été accueillie par une centaine de manifestants aux cris de « Les racistes dehors ». Elle a fait une visite éclair jusqu'au centre de rétention pour expliquer à deux représentants des migrants qu'elle avait « beaucoup de compassion » pour eux mais que l'Europe n'avait pas « la capacité de les accueillir », en raison de la crise. Car, a-t-elle ajouté devant les journalistes, même si les immigrés ne sont que quelques milliers, ils pourraient bientôt « se compter en centaines de milliers » et ce serait ajouter « de la pauvreté à la pauvreté et du désordre au désordre ».

Sous la « compassion » de la dame patronnesse, on l'a donc vu brandir encore l'épouvantail de la « menace » de l'invasion et l'assimilation de l'immigré au délinquant, bref, la spéculation sur la peur, chère à Le Pen père, et destinée à cultiver les voix des électeurs d'extrême droite.

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