Lycée professionnel Edgar-Quinet - Paris 9e : La solidarité, ça paye16/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/03/une-2224.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Leur société

Lycée professionnel Edgar-Quinet - Paris 9e : La solidarité, ça paye

Au lycée professionnel Edgar-Quinet, place Pigalle à Paris, la précarité du personnel est, comme partout, de plus en plus fréquente. Ainsi, dans cette petite structure d'une trentaine d'enseignants, presque un tiers sont contractuels cette année.

Mercredi 9 mars, l'émotion a été vive lorsqu'une de nos collègues contractuelle nous a appris qu'au bout de trois mois de travail dans cet établissement elle n'avait toujours pas reçu de salaire ! À bout de nerfs, elle a craqué, racontant à tous dans quelles conditions effarantes elle était « embauchée » par le rectorat de Paris depuis début décembre : pas de paye, mais de simples acomptes de 400 euros par-ci ou 200 euros par-là, aucun contrat de travail digne de ce nom, pas de fiches de paye, et des informations du rectorat stipulant (contrairement aux textes officiels) qu'elle ne serait pas payée lors des congés de juillet et août 2011.

Et tout cela, c'est sans parler de tous les soucis financiers qui en découlent depuis des semaines : prélèvements bancaires rejetés, agios bancaires à n'en plus finir, désarroi pour faire face à de nombreuses dépenses courantes, etc. Révoltés par ces conditions déplorables et par le mépris avec lequel l'Éducation nationale traite le personnel, les quinze enseignants présents ce jour-là ont décidé de débrayer sur-le-champ, de ne pas assurer leurs cours et d'aller rencontrer le proviseur.

Ce dernier, en voyant débouler quinze enseignants, était dans ses petits souliers, nous disant qu'il n'avait pas l'habitude de recevoir autant de monde en même temps. Un enseignant lui a rétorqué qu'il faudrait « qu'à l'avenir, il s'y habitue » ! Après une demi-heure d'entretien, le proviseur nous a certifié qu'il userait de son influence pour que le rectorat régularise au plus vite la situation de notre collègue.

Deux jours plus tard, on nous annonçait officiellement que les arriérés de salaire seraient intégralement versés à notre collègue dans les quinze jours, et que le traitement de ses congés d'été était sur la bonne voie. Comme par un coup de baguette magique, on s'occupait tout à coup du cas de cette salariée !

Contents d'avoir mené ensemble cette action, on s'est tous dit que la solidarité ça avait du bon, et qu'à l'avenir on réagirait de même dès que l'un d'entre nous serait en difficulté.

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