Le FN et les syndicats : Des idées qui vont à l'encontre de la solidarité ouvrière16/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/03/une-2224.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Leur société

Le FN et les syndicats : Des idées qui vont à l'encontre de la solidarité ouvrière

Le Front National vient de mettre sur pied un Cercle national de défense des travailleurs syndiqués. Il s'agit, prétend-il, de défendre les syndiqués victimes de l'ostracisme des dirigeants des syndicats ouvriers qui les ont exclus de leurs responsabilités syndicales et de leur syndicat pour avoir affiché leurs liens avec le FN, notamment en se portant candidats FN aux prochaines élections cantonales.

Cette initiative s'inscrit à l'évidence dans une opération médiatique, planifiée et amplifiée par le FN pour faire la démonstration qu'il représente les ouvriers, y compris des militants syndicalistes. Pour l'instant, les cas que le FN affiche restent très limités.

Le FN ose crier au scandale au nom de la défense de la démocratie et du pluralisme. Il se dit victime d'exclusive, ce qui ne manque pas de sel de la part d'une organisation qui fonde son action sur la « préférence nationale », cultivant les préjugés xénophobes pour ne pas dire ouvertement racistes, mais aussi radicalement antiouvriers.

Comme si les syndicats étaient tenus d'accepter tous ceux qui demandent d'y adhérer, sans prendre en compte les idées qu'ils propagent, quand ces idées visent à dresser une partie du monde du travail contre une autre et à invoquer une prétendue solidarité « nationale » entre les patrons dits français et les ouvriers qui le seraient aussi. On ne peut tout simplement pas défendre les intérêts immédiats ou à plus long terme du monde du travail quand on propage des idées qui constituent un poison mortel pour les travailleurs.

Ce n'est pas la première fois que le FN prétend s'opposer aux syndicats ouvriers. C'est inscrit dans son code génétique, sur sa carte d'identité. Il a même tenté de mettre en place sans grand succès des appendices syndicaux. En 1995, un syndicat FN-Police avait vu le jour, suivi par d'autres sections à la RATP, à La Poste, dans l'Éducation nationale, etc. Sans succès, et heureusement. Cette fois-ci, le FN se défend de vouloir créer un nouveau syndicat. Il n'empêche qu'en s'attaquant aux syndicats ouvriers il essaye, d'une autre manière, d'affaiblir le monde du travail. Que dans un avenir plus ou moins proche le FN ou d'autres organisations portant une autre étiquette, tout en défendant les mêmes idées, tentent de créer des syndicats, ou de façon plus floue d'organiser des salariés au sein des entreprises, c'est une possibilité qu'on aurait tort d'exclure. Se défendre, pas à pas, contre une telle opération serait alors une question de survie.

Les syndicats doivent être des organisations de défense de la classe ouvrière. Il est légitime et même vital de ne pas tolérer en leur sein des ennemis politiques qui y propageraient un poison mortel et qui, au-delà, visent à battre en brèche toute forme de solidarité ouvrière face au patronat.

Pierre MERLET

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