Guy Noël Production - Ambérieu-en-Bugey (Ain) : La grève est suspendue, mais les problèmes demeurent16/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/03/une-2224.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

Guy Noël Production - Ambérieu-en-Bugey (Ain) : La grève est suspendue, mais les problèmes demeurent

Après six semaines de grève, les ouvriers de l'entreprise Guy Noël Production ont repris le travail lundi 14 mars. Ils s'étaient mis en grève pour s'opposer à la fermeture de leur usine de production de bétonnières, qui entraîne la suppression de 53 emplois.

Depuis le début, ils se sont heurtés à un mur de mépris de la part du groupe Altrad, propriétaire de cette usine, et de son patron Mohed Altrad, 380ème fortune du pays, qui vient de confirmer son projet d'investir 6 millions d'euros dans le club de rugby de Montpellier pour soigner son image.

Par contre, au fil des semaines, les grévistes ont découvert la solidarité morale et financière de la population à laquelle ils se sont adressés devant les supermarchés ou sur les marchés. Ils ont partagé l'indignation devant le comportement de ces groupes pleins aux as qui n'hésitent pas à jeter des dizaines de familles dans la précarité et à aggraver le chômage dans une petite ville comme Ambérieu, uniquement pour accroître leurs profits. Ce sont les dons recueillis auprès de la population, de la municipalité et surtout des syndicats du département, notamment ceux de la CGT, qui ont permis de faire face à l'absence complète de paie à la fin du mois de février.

Au cours de la sixième semaine de grève, les grévistes ont décidé d'accepter de reprendre la production jusqu'à la fin avril, d'expédier progressivement les stocks de bétonnières détenus à l'usine en échange de primes qui compensent plus ou moins les jours de grève. Les ouvriers toucheront 28,5 euros par jour de grève et la dernière semaine de grève sera payée. Une troisième prime ne sera acquise qu'au fur et à mesure des jours travaillés d'ici au 29 avril, à raison de 15 euros par jour ouvrable. Cet accord de reprise n'aborde ni les conditions de la fermeture de l'usine, toujours prévue après le mois d'avril, ni les licenciements qui s'en suivront. Ces points cruciaux seront discutés lors des négociations qui vont démarrer dans le cadre du très mal nommé plan de sauvegarde des emplois (PSE).

Bien conscients de n'avoir encore rien obtenu sur l'essentiel mais ne pouvant tenir indéfiniment sans salaire, les ouvriers ont seulement suspendu la grève. Ils sont d'ores et déjà fiers d'avoir relevé la tête et de s'être adressés à la population. Ils doivent débrayer de nouveau le 30 mars, jour où la direction dévoilera ce qu'elle met dans son PSE.

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