Flambée des loyers : Une mesure qui ne résoudra rien16/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/03/une-2224.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Leur société

Flambée des loyers : Une mesure qui ne résoudra rien

La crise du logement fait flamber le prix des locations, notamment dans les grandes villes. C'est encore plus vrai pour les petites surfaces. À Paris, les loyers atteignent fréquemment 500, 600 voire 700 euros par mois pour une chambre de dix mètres carrés.

Dans ce contexte, le secrétaire d'État au Logement Benoist Apparu a proposé de taxer les propriétaires qui louent à un tarif de plus de 40 euros le mètre carré. Cette mesure s'appliquerait à compter du 1er janvier 2012 à toutes les surfaces inférieures ou égales à 13 m2. Autrement dit, il trouve acceptable qu'un propriétaire puisse exiger 520 euros par mois pour une chambre de bonne de 13 mètres carrés, souvent sans WC, ni douche, autrement que sur le palier. Et pour Apparu, pas question d'aller plus loin. Il s'est notamment opposé à un encadrement des loyers, prétextant qu'il ne fallait pas décourager les propriétaires de louer.

De toute façon, les chambres de bonne et logements assimilés ne représentent officiellement qu'une vingtaine de milliers d'appartements à Paris, soit à peine 1 % du parc locatif. C'est dire que la taxation proposée, même si elle allait au-delà de l'effet d'annonce, ne résoudrait pas le problème de fond. Car si de nombreux étudiants, retraités, travailleurs en situation précaire ou mal payés se tournent vers des logements sans confort, et des propriétaires sans scrupules, c'est que la pénurie de logements sociaux ne leur laisse pas d'autre choix. Et les familles à la recherche d'appartements de deux ou trois pièces se heurtent au même problème.

Et tant que l'État ne développera pas une politique de construction massive de logements à des loyers abordables, ce problème ira à l'encontre du droit élémentaire de la population : celui d'avoir un logement décent.

Partager