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- Lutte ouvrière n°2224
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Eurostamp Villers-la-Montagne (Meurthe-et-Moselle) : La direction cède en quelques heures
Il n'a fallu que quelques heures aux travailleurs de l'usine d'emboutissage Eurostamp de Villers-la-Montagne, près de Longwy, pour faire reculer leur direction au sujet des salaires. Avec un argument convaincant : la grève illimitée de toute l'usine.
Lundi 7 mars, l'intersyndicale CGT, CFDT, CFTC et FO - qui revendiquait une augmentation de 70 euros - avait quitté les négociations salariales devant les propositions ridicules de la direction : 0,3 % de hausse en septembre.
Le poste d'après-midi a débrayé à 100 %, suivi par celui de nuit. Vers minuit, la direction se décidait à lâcher les 70 euros pour tous, sauf les cadres qui, eux, ont des augmentations individuelles. Contactée par la presse pendant le conflit, la direction était aux abonnés absents, expliquant juste, à la fin de la grève : « Passons à autre chose ».
Le recul de la direction a été ressenti comme une victoire par les travailleurs, qui ont connu des plans de suppression d'emplois à répétition - 90 emplois supprimés l'an dernier. Ils ne sont plus aujourd'hui que 350, dont une centaine d'intérimaires.
Si la direction a cédé si vite, c'est que la grève menaçait de mettre à l'arrêt l'usine voisine Sovab à Batilly. Eurostamp est le fournisseur exclusif de tous les ouvrants (les portes) équipant le Master fabriqué à la Sovab pour Renault. Et en ce moment, la Sovab est débordée de commandes et ne pouvait pas se permettre de laisser la grève s'installer chez Eurostamp.
Le patron a été pris au piège de la production dite « juste à temps », sans stocks intermédiaires, où elle a besoin tout de suite des pièces venant du fournisseur. Et les travailleurs ont démontré que, même moins nombreux, leur force réside dans leur détermination à ne pas subir.