Eurocopter - Marignane (Bouches-du-Rhône) Élections professionnelles : La CGT gagne des voix, mais n'est pas représentée au CE16/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/03/une-2224.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

Eurocopter - Marignane (Bouches-du-Rhône) Élections professionnelles : La CGT gagne des voix, mais n'est pas représentée au CE

Jeudi 10 mars, à Eurocopter Marignane, les élections des délégués du personnel et des délégués au Comité d'établissement faisaient suite à une année marquée par un certain nombre de reculs pour les salariés, à travers différents accords signés par tous les syndicats sauf la CGT.

La CGT progresse en particulier dans le premier collège, soit 1 090 inscrits, qui regroupe majoritairement les apprentis, les ouvriers, les récents embauchés issus de l'intérim. Dans ce collège, aux élections de délégués du personnel la CGT passe de 15 % à plus de 22 %, devenant ainsi le second syndicat ouvrier derrière FO qui passe de 60 % à 47 %, et devant la CFDT à 19 %. Il semble bien que ce soient les positions de la CGT, son refus de signer les accords défavorables aux salariés et ses interventions dans les ateliers, qui ont pu amener cette progression.

Au deuxième collège, composé de techniciens d'atelier, de techniciens et d'agents de maîtrise, soit 6 700 inscrits, la CGT a aussi progressé, obtenant 9 % des voix en délégués du personnel.

Il n'y avait de troisième collège, celui des cadres, que pour les élections au Comité d'entreprise. Or, les cadres s'étant fort peu déplacés pour voter, la direction battait le rappel, quitte à s'asseoir sur la procédure légale. Alors que le scrutin devait s'arrêter à 18 h, elle décidait de reculer l'heure de fermeture à 19 h. Il lui fallut bien ce délai pour envoyer un message à toute l'usine, mobiliser les chefs de service, pour que les délégués CGC partent en courant dans tous les secteurs afin de ramener les cadres dans les bureaux de vote. Cette manoeuvre contribuait à « diluer » le score de la CGT qui, en CE, atteint 9,3 %, résultat inférieur aux 10 % nécessaires pour obtenir la représentativité.

La direction a démontré que, si elle a la « légalité » plein la bouche quand il s'agit d'attaquer les travailleurs, elle sait s'en dégager quand cela l'arrange.

Dans la nuit suivant le scrutin, les délégués FO, qui avaient bénéficié pour leur campagne de nombreux avantages, ont envoyé des messages par SMS à tous leurs adhérents de l'usine, disant : « La CGT n'existe plus, ils n'ont pas fait 10 %, ils ne seront plus aux réunions de négociations, plus la peine d'être à la CGT. »

Il n'en reste pas moins que FO a perdu 13 % chez les ouvriers, quand la CGT y a gagné 7 %. Il faut croire que bien des ouvriers savent qu'il n'y a rien à attendre des discussions avec la direction, et qu'il va falloir se donner les moyens de se défendre.

Partager